Le RC Lens reste sur une très belle prestation à Brest lundi (1-2, 13e journée de Ligue 2). Il va maintenant devoir maintenir l’allure ce lundi 7 novembre à Bollaert contre Ajaccio (14e journée de Ligue 2, 20h30, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Canal+ Sport). Avant ce nouveau rendez-vous, Alain Casanova, avec son discours toujours aussi posé, fait le point.

Lensois.com : Alain Casanova, le RC Lens est reparti de l’avant après sa victoire 2-1 à Brest lundi…
Dans le Tour de France, malgré qu’un cycliste prenne le maillot jaune, on n’est pas sûr qu’il va remporter la compétition et à l’inverse, quand on parvient à gagner une course contre lui, de montagne, de plat ou contre la montre, ce n’est pas pour ça qu’on se donne toutes les chances de gagner le Tour de France. C’est un parcours très long, il faut savoir être très mesuré dans tout ce que l’on fait. Je demande de la mesure quand on est un peu moins bien car il faut garder sa sérénité, sa capacité à bien analyser et travailler, puis quand ça va un peu mieux, il faut être le plus humble possible, encore plus perfectionniste et appliqué, savoir tout de suite se remettre en question comme nous avons su le faire après Brest. Le football c’est demain, ce qu’on a fait avant, personne ne s’en souvient.

Cette victoire à Brest ne vous permet-elle pas tout de même de respecter un certain temps de passage ?
Oui mais les temps de passage, cela dépend aussi de ce que font les autres. Vous pouvez être en dessous d’une certaine moyenne, si les autres sont derrière ou à côté de vous… Je ne m’intéresse pas du tout aux temps de passage, au classement. Ce qui est très important, c’est ce que notre équipe montre, doit travailler pour encore progresser. Les autres, je ne m’en préoccupe pas. Si nous sommes capables d’être forts, c’est ce qui me donne encore plus de confiance.

Comme d’habitude, le RC Lens sera très attendu lundi à domicile contre Ajaccio, cette fois, pour la confirmation. Qu’en pensez-vous ?
C’est le lot du RC Lens d’être attendu chaque semaine. Il y a une exigence très importante et qui est normale. Je n’étais pas content après notre match contre Reims (1-1, 12e journée de Ligue 2), de notre résultat, mais j’étais confiant dans ce que nous étions capables de faire et je nous pensais réellement en mesure de gagner à Brest. Il n’y a rien de changé sauf que nous avons pris 3 points de plus. Nous n’avons rien gagné de plus, il n’y a pas de titre ou de certitude en quoi que ce soit. Je parle en fonction de ma croyance envers notre groupe, le football que nous pouvons pratiquer, ce que je vois à l’entraînement. Nous sommes comme un bateau qui doit faire une traversée. Parfois il y a des petites tempêtes, parfois c’est un peu plus calme. Il faut savoir tout anticiper et être dans la mesure quoi qu’il arrive.

« Dans ma tête, à Brest, nous étions favoris »

Quel regard portez-vous sur les progrès de votre équipe ?
Je le dis de la manière la plus objective possible et humble également, je pense qu’elle a quand même progressé, évolué en 4 mois, mais il reste beaucoup de travail et même si je ne regarde pas l’adversaire, on ne joue pas tout seuls. L’équipe est devenue plus compétitive. Au niveau de la mentalité, de l’état d’esprit, elle a pris conscience de ses atouts. C’est une équipe à l’écoute, qui veut progresser et cela se ressent au quotidien. Elle prend confiance dans notre projet de jeu, maintenant il faut qu’elle soit capable, dans les périodes où c’est un peu plus dur, de rester très forte sur le plan mental et quand ça va un peu mieux, être plus perfectionniste dans les détails car c’est souvent ce qui fait la différence.

A Brest, votre équipe a montré beaucoup de caractère ce qui est important dans un tel contexte. Quels sont les moments clés pour votre équipe selon vous ?
Je ne suis pas quelqu’un qui aime faire des bilans ou des analyses. C‘est se retourner derrière. Pour moi le football, c’est déjà demain. Ce qui est important, c’est qu’à certain moment l’équipe a traversé un moment difficile, comme contre Reims alors qu’il était très important de faire le meilleur match et le meilleur résultat. Nous n’avons peut-être pas été assez forts mais 10 jours après, l’équipe était bien préparée, très déterminée, elle voulait faire un très bon match à Brest. Même si on est sûr de rien, j’étais très confiant. Je me disais qu’on pouvait toujours tomber sur un grand gardien, avoir un peu de malchance comme à Sochaux (1-0, 11e journée de Ligue 2), souffrir de décisions arbitrales, mais je savais que sur le plan mental et du jeu, on serait là. On savait que Brest était un match important, mais cela aurait été pareil contre une équipe dans les 3 ou 4 dernières. Le RC Lens doit gagner ses matches. C’est vrai que c’était un concurrent plus direct et j’ai ressenti une envie de s’étalonner contre un tel adversaire, mais Brest, ça reste derrière et on regarde devant. Après Sochaux, l’équipe avait aussi pris conscience qu’elle était capable de dominer un adversaire qui avait bien débuté. Pour moi, jusqu’à maintenant le match référence, c’est une rencontre que vous ne soupçonnez sans doute pas !

Vos joueurs sont-ils plus à l’aise dans la peau de l’outsider plutôt que du favori ?
Dans ma tête, à Brest, nous étions favoris. C’est un match que nous avons très bien préparé nous avions bien su le lire sur le plan tactique pour leur poser problème  par rapport à ce qu’ils aiment faire. Après, on essaye de préparer tous les matches au mieux. A Sochaux, nous n’étions peut-être pas favoris chez une équipe qui réussissait un bon début de saison mais ce qui a manqué, c’est un peu d’efficacité. Si ça avait été le cas, vous auriez peut-être parlé de match référence. C’était un match très bien négocié. Le football ne se réfère qu’aux résultats alors qu’il y a tellement de travail derrière que moi, je le vois d’une autre manière.

Propos recueillis par Christophe Schaad