Stéphane Bigeard, consultant et entrepreneur, a vécu au plus près le sacre du RC Lens en 1998 aux côtés de son ami Daniel Leclercq et de Gervais Martel. 23 ans après cet incroyable moment d’histoire, l’expert en management a décidé d’évoquer cette grande période au travers d’un roman « De l’ombre à la lumière du nord ».

Le roman, dont la préface est signée Gervais Martel, offre une histoire assez familière pour les amateurs des Sang et Or : « En 1998, le club de football des Charbons Ardents remporte pour la première fois de son histoire le titre de Champion de France. Comment cette attachante équipe du Nord est-elle passée de l’ombre à la lumière ? Au rythme d’une saison légendaire, plongez dans les coulisses d’une incroyable aventure humaine et sportive. Aux côtés du « Menhir », entraîneur de légende, et d’Axel, conseiller aux méthodes managériales surprenantes, découvrez les clés du succès qui ont permis aux petits de devenir grands… »

Alors que son roman est récemment paru, Stéphane Bigeard a accepté de répondre à nos questions. Entretien.

Lensois.com : Comment vous est venue l’idée d’écrire ce roman ?
Depuis 30 ans, j’accompagne des entreprises au niveau du management. Souvent, on me demande, après des séminaires, de raconter mon analyse. Or, je ne suis pas écrivain et je ne me sentais pas écrire un livre traditionnel. J’avais donc plutôt l’ambition de raconter une histoire autour de mes connaissances. J’ai vécu cette aventure du RC Lens, il y a plus de 20 ans, un peu dans l’ombre. L’élément déclencheur fut la mort de Daniel Leclercq, qui était un ami très proche. J’ai appris sa mort par l’intermédiaire de Fabrice Wolniczak (ancien directeur commercial du RC Lens) à 8h du matin, ce fut un choc. Une semaine plus tard, j’étais sur la pelouse de Bollaert aux côtés de Gervais lors du recueillement pour Daniel dans un silence assourdissant. A ce moment-là, je me suis dit qu’il fallait que j’écrive ce livre pour raconter notre aventure. Je raconte cette histoire avec toutes les notes, tous les souvenirs… Vu que c’est un roman, je n’ai pas conservé les vrais prénoms, ça me laissait plus de libertés, mais on reconnait bien qui sont derrière les personnages.

Comment avez-vous intégré le RC Lens ?
C’est une rencontre avec Gervais par l’intermédiaire de Didier Masson qui était au conseil d’administration du club et le directeur d’Auchan Noyelles-Godault. 2 jours après, j’ai rencontré Daniel Leclercq. A partir de ce moment-là, on ne s’est plus quittés pendant des années. Cela a même continué après le titre. C’est pour cela que le roman s’attarde sur ces 3 personnages : Daniel, Gervais et moi. Daniel et Gervais sont des personnes attachantes, hors du commun. Ce fut une rencontre incroyable avec une alchimie entre nous. Je suis resté auprès de Gervais jusqu’en 2004. En 2007, quand Daniel Leclercq fait son retour au RC Lens pour accompagner Jean-Pierre Papin, je l’accompagne à nouveau pour essayer de sauver le club. Malheureusement, ce fut une période plus compliquée que la première.

En 1998, est-ce qu’on se rend compte que l’on vit un moment important de l’histoire du club, de l’histoire du bassin minier et de la Région ?
On ne sait pas encore que l’on va vivre un moment d’histoire. Ma motivation première était la gestion du management où Daniel va se transformer avec le temps. Plus tard, avec le recul, j’avais envie de raconter aux gens les coulisses de cette période, transmettre comment cela s’est passé. Aujourd’hui, plus de 20 ans plus tard, on a encore plein de souvenirs en tête, on m’en parle régulièrement. Les jeunes supporters ne l’ont pas vécu, mais ils en ont forcément entendu parler.

S’il fallait garder un souvenir de cette période. Lequel retenez-vous ?
Il y a 2 souvenirs : la première rencontre avec Gervais et Daniel. Daniel me dit « J’ai 30 minutes à vous accorder » et cela va durer 6 heures. Cette rencontre est ancrée à vie. C’est un moment intime. Si je dois retenir un moment collectif, c’est Auxerre. Au moment du titre, je m’écroule par terre, j’ai une syncope. C’est Serge Doré (ancien directeur général du RC Lens), qui me fout des claques pour me réveiller.

« De l’ombre à la lumière du nord » paru aux éditions Jets d’encre, 25,90 euros. Disponible sur internet et la boutique Emotion Foot.

Propos recueillis par Mickaël Nys