Avant de recevoir Béziers lundi (23e journée de Ligue 2, 20h45, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Canal+ Sport), le RC Lens traverse une crise de résultats, illustrée par la défaite concédée à Troyes (1-0, 22e journée de Ligue 2). Mais le gardien Jean-Louis Leca reste confiant au regard de l’état d’esprit affiché.

Lensois.com : Jean-Louis Leca, vous avez manqué un match de championnat pour la première fois de la saison à Troyes car vous étiez souffrant. Comment l’avez-vous vécu ?
C’était très difficile. Regarder le match sur un téléphone, à l’hôtel, malade, ce n’est pas très agréable, puis quand on voit la physionomie de la rencontre, on ne peut ressentir que de la déception. On sait que dans une saison, ce n’est pas tout beau tout rose. On s’aperçoit que sur la moindre occasion adverse, on prend un but, en plus entaché d’un hors-jeu à Troyes. Il y a aussi toutes les situations que nous avons obtenues, avec un penalty qui doit être sifflé en première période…A chaque fois qu’il y a la moindre situation en notre défaveur, on le paye. On court après ce petit brin de réussite. Mais je me cache pas derrière ça. Il y a des hauts et des bas dans une saison et on a aussi vécu ce match à domicile contre le Gazélec Ajaccio (5-0, 11e journée de Ligue 2) durant lequel on marque 4 buts sur 3 tirs.

Le groupe perd-t-il le sens de la gagne ?
Une équipe de foot, c’est une machine qui peut s’enrayer très vite. Si on savait pourquoi ça tourne moins bien qu’en début de saison, on rectifierait. Mais on essaye. Il y a un groupe réceptif qui donne tout, qui ne manque pas de respect à l’institution du RC Lens. Il a envie de bien faire et se contrarie énormément de cette situation. J’ai 33 ans et j’ai déjà vu des groupes dans lesquels ça lâche. Ce n’est pas le cas ici. J’ai même l’impression de voir 25 mec formés au club, qui l’ont dans le sang, un peu comme à Bastia. On voit des mecs qui arrivent une heure avant le rendez-vous, qui travaillent en salle après, le staff qui arrive à 8h et part à 20h… Nous avons à coeur de donner le maximum pour le club et ça ne nous sourit pas. La seule chose à faire est de travailler dur. Le groupe et le club en général le méritent.

« Personne ne sort en boite après une défaite »

Cette envie de bien faire ne peut-elle pas se traduire par une trop grande pression, notamment chez les jeunes ?
Cela dépend des caractères. Il y en a qui se subliment avec la pression, d ‘autres que ça inhibe. Après, c’est l’expérience. Nous avons un groupe jeune. Sur des situations comme au Red Star (1-0, 21e journée de Ligue 2), je sais que certains vont être plus contrariés et cela va plus les inhiber que les faire sortir. Mais c’est à nous d’amener notre sagesse pour les tranquilliser. Je suis persuadé que si on est tous ensemble, à un moment ça va tourner. Puis même contre Châteauroux (0-1, 13e journée de Ligue 2), ça ne tourne pas mais le public a applaudi parce que nous avions tout donné. A Troyes, c’est pire car on donne tout et on prend ce but hors-jeu, il y a le penalty qui n’est pas sifflé… Je me dis que le sort s’acharne mais on ne va pas pleurer sur notre sort. Il faut travailler encore. Le groupe respecte le club, les gens, les supporters. Quand je suis arrivé, j’ai senti que ce n’était pas gagné, qu’il fallait redorer une image par rapport à ça après des années compliquées. Maintenant l’important est de retrouver vite la victoire pour accrocher le bon wagon.

Le public semble en effet reconnaitre que le groupe donne le meilleur malgré les résultats difficiles…
S’il y a des gens qui ne le reconnaissent pas, c’est qu’ils sont pas les yeux ouverts mais par contre quand j’entends les déceptions, c’est normal. Nous sommes les premiers déçus. Le groupe le vit mal. Personne ne sort en boite après une défaite. Ni même après une victoire d’ailleurs. Nous sommes tous focus sur le club. Nous avons tous envie de faire de grandes choses mais une saison n’est jamais un long fleuve tranquille. On aimerait tous repartir sur une série. Pour l’instant, c’est plus une période en dents de scie, il faut travailler pour obtenir une phase ascendante et jouer quelque chose en fin d’année.

Propos recueillis par Christophe Schaad