Ancien président du RC Lens, Gervais Martel s’est fixé l’objectif d’amener 10 000 enfants défavorisés des Hauts-de-France aux Jeux Olympiques 2024 de Paris en collaboration avec l’association La Chance aux Enfants. La présence de 300 enfants à Bollaert samedi pour RC Lens-Châteauroux (0-1, 13e journée de Ligue 2) marquait le coup d’envoi de l’opération. Il nous en dit plus.

Lensois.com : Gervais Martel, comment est né cette idée d’emmener 300 enfants à Bollaert, avec en ligne de mire cet objectif d’en inviter 10 000 aux Jeux Olympiques 2024 de Paris ?
J’étais parrain d’honneur de La Chance aux Enfants et j’ai eu l’idée de leur proposer d’axer un peu plus sur le sport en général, pas seulement le football. Avec l’objectif final d’en emmener 10 000 aux Jeux Olympiques 2024 à Paris, nous avons pris la décision d’emmener chaque mois des enfants découvrir un sport et une grande manifestation. On commence à Bollaert pour un match du RC Lens, puis le mois prochain ce sera la Coupe Davis. On ira aussi au championnat d’Europe de Handball, au Tournoi des 6 Nations, etc. On va monter en puissance. Pendant 6 années, je pense que nous allons en amener chaque mois de 200 à 400. Ensuite, nous gardrons une banque de données des enfants qui sont venus et nous en tirerons au sort 5 000 sur les 10 000. C’est un projet qui me tenait à cœur. Les gamins ont fait ma carrière, me l’ont beaucoup rendu et il est normal que je passe un peu de temps avec des amis bénévoles pour réussir cette opération. C’est bien parti.

10 000 enfants aux Jeux Olympiques, cela représente un sacré chantier…
Cela représenterait environ 200 bus ! On s’organisera. Heureusement, les Jeux Olympiques ne se dérouleront pas sur une journée ! Nous les emmèneront voir différentes compétitions. De plus, cela s’adresse à des enfants qui ont une vie difficile, qui n’ont pas la chance d’aller voir des évènements comme ça. On travaille avec les Hauts-de-France, la Chance aux Enfants qui fait le relais et il y a des gens formidables, dans l’association depuis 20 ans, qui vont m’accompagner.

« Le plus difficile, c’est de trouver du financement »

Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Le plus difficile, c’est de trouver du financement. J’ai trouvé un très bon écho avec le président de la Région (ndlr : Xavier Bertrand) mais je consulte aussi beaucoup d‘amis gardés sur mes 30 années au RC Lens. Je leur demande de m’aider car à chaque fois ce sont des choses différentes à déjeuner. Cela peut être un repas ce samedi midi, les bus pour les emmener, les questions de sécurité, les assurances, avoir un adulte pour 6 enfants… Cela varie suivant le lieu de l’évènement. On cherche des financements mais ça se passe très bien. Il y a un très bon écho car quand on parle de gamins qui ont connu des enfances parfois compliquées, il y a tout de suite des portes qui s’ouvrent.

Bollaert, c’était le lieu incontournable pour lancer l’opération ?
Bien sûr. Je ne peux pas résumer ma passion pour le sport sans commencer par Bollaert ! Evidemment, il y a  eu un oui tout de suite de la part de la nouvelle direction et je suis donc super content que cela ait commencé par Bollaert. Encore une fois, il y aura de tous les sports. Il y aura même du vélo, j’en ai discuté avec des copains de ce milieu. Le sport est l’école de la vie et les gamins n’ont pas toujours la chance d’y accéder. Le sport de haut niveau coûte cher, les parents n’ont pas forcément les disponibilités pour les emmener et si nous pouvons être là pour les faire rêver…C’est l’objectif de l’opération et c’est formidable. En 2024, j’aurai 70 ans. A un moment donné, je vais peut être ranger les gaules. Puis les Jeux Olympiques en France, pouvoir leur en faire profiter, ce sera vraiment la cerise sur le gâteau. Mais on a encore beaucoup de boulot.

Propos recueillis par Christophe Schaad