Le directeur général du Racing Club de Lens, Arnaud Pouille, a fait ses gammes dans le monde du rugby avant de débarquer au RCL. Pour nos confrères de Rugbyrama, il a sorti sa boîte à souvenirs, lui, l’ancien directeur financier et administratif du Stade Français puis ancien secrétaire de la Ligue Nationale de Rugby.

Ses premières années professionnelles dans le monde du sport, Arnaud Pouille les a faites dans le club de rugby du Stade Français, localisé à Paris. Alors, il était directeur financier et administratif. Son président était un certain Max Guazzini, ancien patron de NRJ. Max Guazzini, un personnage hors du commun et qui dénote dans le paysage fermé du rugby. Les calendriers des Dieux du stade, c’est lui. Une équipe de rugby jouant en rose, c’est lui. Et pleins d’autres idées farfelues qui ont déridées les voisins de l’ovale. « J’étais quelqu’un de pragmatique. J’ai appris de lui dans la communication et le marketing, comme la manière de rédiger des communiqués de presse, car il savait très bien communiquer », lance Arnaud Pouille en évoquant l’ancien homme fort du Stade Français Paris.

Des personnages à forts caractères

Max Guazzini avait d’ailleurs remis sur les rails le club du Stade Français alors qu’il était en deuxième division. Dans son recrutement, il avait choisi des personnages à forts caractères pour construire son club : Vincent Moscato, Bernard Laporte comme entraîneur, Christophe Dominici, etc. « Ce qui m’avait impressionné chez lui, c’était sa manière de choisir les joueurs sur des aspects humains, du caractère, de la manière dont ils allaient s’intégrer dans le collectif. Il choisissait des gens par des parcours linéaires comme les Auradou (Ndlr. David Auradou) ou les Laussucq (Ndlr. Christophe Laussucq) mais qui avaient une force entre eux. Il savait cibler le bon joueur mais surtout l’homme », poursuit-il. Une citation dont il est simple de faire le parallèle avec le recrutement du RC Lens de ces dernières années…

Un ADN à préserver

Ensuite, Arnaud Pouille aborde le sujet de la communication du RC Lens : « À Lens, il y a un affectif populaire beaucoup plus fort qu’au Stade Français. Le stade est toujours plein, les supporters se déplacent à l’extérieur… Mais, quand je suis arrivé, il y avait un gros chantier sur la manière de communiquer sur le territoire tout en gardant notre ADN, car beaucoup de clubs s’écartent de ça en voulant faire trop de communication. Par exemple, nous faisons signer nos recrues au milieu des supporters, dans des endroits emblématiques. Les supporters sont heureux et les joueurs voient où ils débarquent. » Une communication faite par rapport à l’ADN du club et Arnaud Pouille l’a intégré pour éviter de copier son ex-patron Max Guazzini : « Il avait des idées folles. Son crédo, c’était : “À Paris, il faut être différent pour attirer les gens car il y a trop d’offres sportives et culturelles.” À Lens, on ne veut pas casser les codes comme au Stade français avec les éclairs. On veut, à l’inverse, promouvoir un football authentique et populaire. » Ainsi, Arnaud Pouille a su allier à merveille son expérience professionnelle passée avec l’identité de son club actuel.