Emelson Do Rosario, attaquant originaire du Cap Vert, a connu quelques minutes en professionnel avec le maillot du RC Lens lors d’un match à Bollaert contre Lyon perdu 1-0 dans le cadre de la 13e journée du championnat de Ligue 1 2004-2005. Désormais amateur à Noeux-les-Mines, l’attaquant va affronter son club formateur ce vendredi pour le compte du 7e tour de Coupe de France. Un match forcément hors du commun pour l’homme de 31 ans. Entretien.

Lensois.com : Emelson, affronter le RC Lens en Coupe de France doit vous procurer un sentiment particulier
Oui ! Ca fait toujours quelque chose de jouer contre son club formateur. Le RC Lens m’a beaucoup appris. De plus, retrouver le RC Lens à Bollaert, c’est la cerise sur le gâteau. Cela va me rappeler de très bons souvenirs comme mon premier match en pro. C’est l’un des meilleurs moments de ma carrière footballistique. Cela va être une belle fête.

Il n’y a pas un peu d’appréhension du côté de l’effectif de Noeux-les-Mines à l’approche de cette rencontre ?
Sincèrement, nous avons bien géré les 3 matches de championnat après le tirage au sort. Généralement, lorsqu’il y a un match avec un tel enjeu dans le viseur, il y a toujours la peur de se blesser et de louper cette rencontre tant attendue. Ici, tous les joueurs ont pris les matches de championnat avec sérieux. Celui face au RC Lens est un bonus. Nous avons une équipe très jeune composée de fans du RCL. Il y a un peu d’appréhension sur le déroulement de la journée et du match, ce sera aux anciens et aux joueurs expérimentés de les mettre dans le bain et se rappeler que ce n’est que du football.

Votre expérience peut être importante pour aborder cette rencontre hors du commun ?
J’ai toujours tendance à parler aux jeunes. J’apporte mon expérience à l’effectif. J’ai connu de bons et de mauvais moments dans le football. Ils me posent donc beaucoup de questions pour savoir comment cela se passe dans le monde professionnel, etc. Je leur explique qu’il faut profiter de cela à 200%, car c’est quelque chose qui va leur arriver peut-être qu’une seule fois dans leur vie. Il faut surtout qu’ils s’amusent. Cela va être une très belle fête populaire. On a connu Noeux-les-Mines en 2e division il y a quelques années, les Anciens nous le rappellent régulièrement. Retrouver Lens en Coupe de France, c’est une belle occasion d’affronter un gros. C’est pour cela qu’il y a une réelle attente. En une seule journée et en un seul match, les joueurs vont accumuler une expérience inédite. Les dirigeants ont fait ça bien : on va avoir une mise au vert, on va manger au restaurant ensemble, partir en bus, etc. chose que l’on ne fait jamais. Après il ne faudra pas oublier le terrain et qu’il y a un match de football à jouer. Nous avons un groupe de grande qualité. Si on n’a pas trop peur, on peut faire un bon match même si cela va être difficile. Je suis très fier de partager cela avec mes coéquipiers.

« Lens est mon club de cœur »

Suivez-vous le parcours du RC Lens cette saison ?
Je suis toujours les résultats du RC Lens. C’est mon club de cœur. Le RC Lens m’a amené en France. Ce club m’a donné beaucoup de bonheur. La situation actuelle du club me donne un peu mal au cœur. J’ai côtoyé Eric Sikora pendant plusieurs entraînements lorsqu’il était joueur. C’est une personne que j’apprécie beaucoup. Siko est quelqu’un qui mérite de réussir. C’est un mec bien.

Avez-vous des regrets concernant votre parcours professionnel ?
Je n’ai pas de regrets. Je sais d’où je viens. C’était mon rêve donc c’est dur d’être confronté à la réalité par la suite. Le football est surtout une passion à la base. De ma petite île, venir en Europe était déjà un exploit. Je suis arrivé à Lens, j’ai côtoyé le monde pro puis j’ai eu une blessure qui a stoppé tout cela avec beaucoup d’erreurs médicales. Aujourd’hui, je suis heureux. Je suis marié, j’ai 4 enfants, je suis peintre en bâtiment. Je suis heureux et très bien en France. Mes amis disent souvent que je suis le « Ch’ti noir », je suis un nordiste d’adoption. Quand je retourne au Cap-Vert, le Nord me manque et j’ai envie de revenir. Les Ch’tis sont très accueillants.

Propos recueillis par Mickaël Nys