Loïs Openda apparait comme la nouvelle figure de proue d’un mercato qui semblait pourtant déjà plutôt maîtrisé de la part du RC Lens. Le type de recrutement qui montre que le club a progressé et qui doit lui permettre d’avancer toujours plus loin. Gros plan.

On trouvait le RC Lens déjà très actif et incisif depuis le début du mercato, mais on était encore loin d’avoir tout vu. En signant Loïs Openda pour 5 ans en provenance de Bruges, les Sang et Or ont réalisé ce qui ressemble à un vrai gros coup sur le marché. Il faudra bien sûr que la mayonnaise prenne sur le terrain, mais l’attaquant semble avoir le profil idoine pour aider le RC Lens à franchir un nouveau cap, dans l’état actuel de son effectif.

L’attaquant qui monte chez les Diables Rouges belges.

Alors qu’il y a quelques jours, on évoquait surtout les départs possibles (et il ne faut pas l’oublier, il pourrait y en  avoir quelques-uns), on avait évoqué surtout la capacité du RC Lens à surprendre en matière de recrutement et ainsi les raisons pour lesquelles il ne fallait pas avoir peur de ce mercato. Le recrutement de Loïs Openda va exactement dans ce sens. Le Racing semble avoir trouvé un joueur en pleine phase ascendante et en mesure de s’intégrer parfaitement aux principes de jeu de Franck Haise. C’est d’ailleurs ce qui interpelle Enzo Djebali, ancien recruteur pour Reims, club pour lequel il a d’ailleurs été amené à superviser le joueur. Sur l’antenne de RMC, ce dernier a décrit un joueur « létal dans un schéma où il est associé dans un 3-5-2 ou un 3-4-3, parfait pour le système de Franck Haise ». Avec la Belgique Espoirs comme le Vitesse Arnhem, ce joueur de « rupture ultime » comme il le qualifie, s’est illustré par une réelle imprévisibilité : « Tu ne sais pas s’il va attaquer le demi-espace gauche dans la surface, s’il va attaquer la profondeur… Et lorsqu’il se retrouve dans le demi-espace gauche de la surface, il est vraiment très fort pour marquer dans un angle fermé (retrouvez une analyse de ses buts en cliquant ici).» Sans avoir exactement le même profil, Loïs Openda semble en mesure d’aider Lens à digérer le départ d’Arnaud Kalimuendo, avec un peu d’avance sur le plan de maturité. D’autant plus qu’il a de vraies perspectives de pouvoir jouer le Mondial 2022 qui se présentent devant lui, à condition de performer encore en Sang et Or.

Déjà une référence avec la Ligue 1 face à Rennes

Déporté sur le côté gauche bien qu’il soit droitier ou associé au bon profil, Loïs Openda peut faire très mal. Cela tombe bien, le RC Lens a recruté le grand et adroit Adam Buksa, qui semble être un complément idéal pour lui permettre de dévorer la profondeur, sans oublier ceux déjà présents au club comme Florian Sotoca. Il va maintenant devoir s’adapter à la Ligue 1 mais sa performance à Rennes en Ligue Europa Conférence permet de ne pas trop appréhender cette étape. Ce jour-là (3-3, un but de sa part), Loïs Openda avait mis le défenseur rennais Warmed Omari en grande difficulté. « A la perte, il harcèle le défenseur, je pense qu’Omari en fait encore des cauchemars », souligne d’ailleurs l’ancien recruteur de Reims.

27… Le numéro d’un certain Aruna Dindane. Pour la même réussite ? (crédit photo : rclens.fr)

Si peu d’informations ont filtré sur le montant du transfert, le RC Lens a lâché au moins 10 millions d’euros, soit son plus gros investissement avec une somme équivalente à celle dépensée pour faire venir Seko Fofana de l’Udinese (mais bonus inclus pour ce dernier). Il faut dire que le CV parle tout seul : tout frais nouveau membre de l’équipe nationale de Belgique, l’une des meilleures du monde sur ces dernières années, et 2e meilleur buteur du championnat néerlandais (18 buts avec le Vitesse Arnhem pour sa 2e saison en prêt), qui ne figure pas dans le « Big 5 européen » mais qui est reconnu pour sa capacité à révéler de futurs grands attaquants… il y a de quoi placer la barre en haute en matière d’attentes. Bruges, son club formateur, a bien tenté de le convaincre qu’il allait désormais avoir sa chance, mais il faut croire que le pouvoir d’attraction du RC Lens est grand, même sans l’Europe.

Christophe Schaad