En pleine polémique alors que la LFP attend le paiement de l’échéance des droits TV de l’ordre de 172 millions d’euros due au 5 octobre, Mediapro a pris la parole. Son président Jaume Roures a livré ce mercredi matin en conférence de presse sa vision de la situation, tentant de rassurer sur les intentions futures de son entreprise.
Pour rappel, Mediapro est détenteur jusqu’en 2024 de la plus grosse partie des droits TV de la Ligue 1 et veut renégocier le montant pour cette première saison jugée tronquée par la crise sanitaire. Il assure que Téléfoot, chaine à travers laquelle le groupe exploite ses droits, va se poursuivre : « Nous avons gagné un appel d’offres il y a 2 ans. Il n’était pas surpayé, en comparaison avec les autres ligues européennes. Pour 80% de la Ligue 1 et 780 millions, c’était un prix correct. Les associés chinois sont entrés par la suite dans notre capital. Notre projet était pour 4 ans. Nous le maintenons. On savait qu’il ne serait pas rentable dès la première année. On savait qu’on n’aurait pas des millions d’abonnés dès le premier jour. On se tient à ce projet. Personne ne pouvait prévoir les effets socio-économiques du Covid. Cela nous a amenés à voir avec la Ligue comment nous adapter à cette situation, sans remettre en cause l’engagement d’avril 2018. Tout le bruit fait ne bénéficie pas à la Ligue ni à nous. Cela nous met davantage en difficulté les uns et les autres. Pour avoir des abonnés, c’est pire. »
Un processus de conciliation a été lancé et le président de Mediapro s’estime confiant quant à la possibilité de trouver un terrain d’entente afin d’adapter la situation conformément à ses attentes. Jaume Roures assure par ailleurs que Téléfoot compte aujourd’hui 600 000 abonnés et que l’objectif de 3,5 millions d’abonnés ne visait pas la première saison. Il ajoute, insistant sur le fait que Mediapro veut renégocier uniquement le montant de la première saison et non des suivantes : « On ne peut pas vivre ce que l’on vit en France et en Europe avec la Covid, et se dire que tout va continuer comme avant. Comme d’autres nous subissons les conséquences. Tout le monde est pénalisé. Je le répète : nous allons respecter le contrat. Nous allons discuter avec tout le monde, les autorités sportives. On cherchera des solutions avec tout le monde.  » Pour rappel, la LFP, qui espère toucher les droits TV tels qu’ils ont été négociés, s’est orientée en attendant vers un prêt de 120 millions, somme à laquelle s’ajoutent 50 millions d’euros pris sur ses fonds propres pour permettre aux clubs de récupérer l’argent dû dans les temps impartis. Elle a pris aussi une option pour se préparer à un non paiement de l’échéance de décembre, ce qui pourrait arrivé alors que la conciliation est en cours.
(Source : L’Equipe)