Les supporters du RC Lens ont fait briller les couleurs Sang et Or en Angleterre ce week-end, à l’occasion du tournoi WorldNet qui se déroulait à Nottingham. Une épreuve majoritairement jouée par des Britanniques. Battus en finale par Manchester City sur un but en or (1-0), le premier encaissé de la compétition sur les 2 équipes engagées, les Lensois sont passés prêts d’inscrire une 4e fois le nom du Racing au palmarès. Mais ils reviennent surtout avec plein de souvenirs en tête. Cyrille, membre des Tigers qui a oeuvré pour l’organisation du voyage, nous raconte.

Lensois.com : Cyrille, le groupe n’a-t-il pas été déçu du dénouement après un tel parcours et avec un premier but encaissé au moment de la prolongation, en finale ?
Pour l’équipe B, ce fut une désillusion de sortir en 8e de finale face à un adversaire (Grimsby Town/Internet Mariners) qui semblait bien plus faible, mais dont la stratégie de bloc bas a payé. Notre défense a fait le travail une nouvelle fois en n’encaissant aucun but du tournoi mais nous n’avons pas su trouver la faille pour marquer cette fois-ci. La soirée du samedi soir a aussi fait des ravages dans l’effectif, c’est aussi ça l’esprit Worldnet et il faut l’accepter. A noter une très belle prestation du gardien adverse lors de la séance de tirs aux buts. Concernant l’équipe A, ce serait mentir de dire que la frustration n’a pas été grande lors du but en or adverse. La désillusion était grande et c’était difficile de réaliser que le match était fini. L’équipe a fait un parcours formidable avec un jeu alléchant mais l’accumulation de la fatigue aura eu raison des nerfs de l’équipe. Nous avons pris un carton rouge en seconde période lors de la finale suite à la contestation d’une décision arbitrale. L’infériorité numérique s’est révélée préjudiciable lors de la prolongation. La finale aura été une vraie opposition de style, Manchester City pratiquant le Kick and Rush avec de longs ballons envoyés vers ses attaquants, tandis que nous pratiquions un football à base de multiples passes et avec de la construction depuis l’arrière. Ce fut une magnifique finale et nous terminons bons amis avec les fans de City malgré la tension sur le terrain. Nous avons d’ailleurs pu échanger quelques maillots. Merci à eux !

Des joueurs-supporters fatigués mais solidaires jusqu’au bout.

Quelles sensations ou images fortes retenez-vous de l’aventure, que ce soit sportivement ou humainement ?
L’aspect humain est pour moi le plus important lors de cet évènement. Je retiens un groupe de supporters lensois que le Racing a réuni pendant un long week-end alors que parfois tout les oppose dans la vie. Un groupe composé de supporters Ultras et de supporters lambdas qui a fait preuve d’entraide, de solidarité, et surtout d’une grande dose d’humour. J’ai vraiment eu l’impression que tout le monde s’est senti à sa place et que rien ne pouvait nous arrêter, notamment lors de la finale lorsque les joueurs de l’équipe B et tous les supporters ont chanté la lensoise ou les Corons, ont fait une grecque ou encore la chenille. A ce moment-là je me suis dit que l’on était inarrêtables et que les joueurs allaient tout donner. Malheureusement la réalité du terrain est tout autre. Je retiens aussi les moments forts avec les autres équipes : échanges de cadeaux avant chaque match (Les lensois ont offert à chaque adversaire une bouteille de vin et un fanion, et ont reçu plusieurs bouteilles de bières locales), échanges de maillots à la fin du tournoi avec City et Everton, mais aussi les retrouvailles avec nos amis écossais illustrées par des chants à 6h du matin devant les logements avant d’aller se coucher après une nuit agitée en boite de nuit. ​Sportivement, je retiens surtout notre solidité défensive, notre envie de représenter le Racing dignement en appliquant les valeurs de courage que nous exigeons de la part des joueurs professionnels, et bien entendu le titre de meilleur joueur de la finale obtenu avec brio par notre attaquant Jérôme Polet. C’est quand même assez rare de remettre le titre de meilleur joueur de la finale à un joueur de l’équipe qui est défaite. Cela prouve que nous n’avons pas démérité.

« Avec les Britanniques, nous sommes comme des frères et soeurs, on se chamaille souvent mais au fond on s’aimera toujours »

Un vrai moment de partage, comme ici avec les fans de Manchester City.

Quand vous allez au WorldNet, quels sont les différents enjeux pour vous ?
​L’enjeu majeur est de prendre du plaisir et de s’amuser. Nous n’allons pas au WorldNet pour gagner à tout prix le tournoi et écraser les autres équipes, l’enjeu de ce tournoi n’est pas là. Evidemment, avoir de bons résultats aident forcément à prendre du plaisir et à prolonger l’amusement avec les matches qui deviennent éliminatoires le dimanche. Clairement, l’enjeu est la cohésion ensemble et avec les autres équipes, créer des moments forts et des souvenirs que l’on n’oubliera jamais. Et dieu sait qu’il y en a eu encore beaucoup cette année.

Quelle image du RC Lens avez-vous l’impression de laisser à vos homologues, pour la plupart britanniques ? Vous disent-ils des choses particulières à propos du Racing et de ses supporters ?
Je ne peux pas dire que les Britanniques et les Français s’adorent au premier abord, on sent lors de chaque match une certaine tension entre les équipes. Heureusement le football a toujours raison de cette animosité et tout se passe bien. C’était la 20e participation au tournoi WorldNet pour les fans sang et or, donc les autres participants nous connaissent désormais et s’intéressent à notre club. Cela s’est aussi développé grâce aux bons résultats du Racing ces deux dernières saisons et aux différents transferts qui ont fait vibrer les médias britanniques. Nous avons d’ailleurs pu échanger avec des fans de Nottingham Forest concernant le transfert de Brice Samba, ils nous ont confirmé qu’il s’agissait d’un très bon élément. En résumé, je pense que nous donnons une image de fidèles et fervents supporters, des fans sympathiques bien que parfois chambreurs. Avec les Britanniques, nous sommes comme des frères et soeurs, on se chamaille souvent mais au fond on s’aimera toujours. Je tiens à remercier Dave de Watford et Jimmy de Preston pour l’organisation du tournoi. C’est un travail monstrueux qu’ils réalisent toujours avec courage et audace. Bravo à eux.

Propos recueillis par Christophe Schaad