Le RC Lens et Crystal Palace n’ont pas encore officialisé mais s’il y avait encore un doute chez certains, Cheick Doucouré les a balayés samedi soir en publiant un vibrant message d’adieux, d’une élégance à la hauteur du personnage, si discret et travailleur. Le milieu de 22 ans va laisser un vide à combler sur le terrain, mais aussi affectif pour les supporters tant il était apprécié pour son sérieux et son engagement. Car bien qu’arrivé au Racing alors qu’il avait déjà 18 ans, il a su devenir un véritable enfant du club.

Le RC Lens et son entraîneur Franck Haise aurait sans doute préféré pouvoir profiter au moins une saison de plus de son apport sur le plan sportif plutôt que de cet apport économique qui n’en reste pas moins significatif. Le départ de Cheick Doucouré pour 22,6 millions d’euros (+5 millions de bonus et encore 15% sur la propriété) à Crystal Palace vient concrétiser sur un plan financier l’excellent travail effectué par le RC Lens et le joueur pendant 4 ans sur les pelouses. Le milieu, du haut de ses 22 ans, faisait figure d’anciens au sein du club puisqu’il était le seul avec Jean-Louis Leca et Massadio Haïdara à avoir vécu les barrages perdus de 2019…

Cheick Doucouré en juin 2019, alors encore au début d’une belle ascension.

Déniché par Eric Roy et arrivé en 2018 en provenance de l’académie Jean-Marc Guillou après un test sous la houlette de Franck Haise en réserve, en plein hiver, Cheick Doucouré a très vite montré le bout de son nez chez les pros. On se souvient de ses premières apparitions plutôt impressionnantes dès ses débuts lors des matches de préparation dans le groupe de Philippe Montanier. Au fil des saisons, sous la houlette de Philippe Montanier d’abord puis de Franck Haise qui a accéléré sa progression, il est monté en régime de façon continue, avec une régularité de métronome. Sur les 2 dernières saisons de Ligue 1, il s’est imposé comme un indéboulonnable, atteignant une maturité dans son jeu que pouvaient faire oublier ses 22 ans.

Une page à tourner pour le RC Lens au milieu

Le RC Lens perd un milieu qui a brillé par sa détermination, sa lecture du jeu et son sens de l’interception ou encore sa qualité de frappe. Cheick Doucouré nous semblait tout aussi important dans l’entrejeu que le beaucoup plus médiatisé Seko Fofana. Il va maintenant falloir tourner la page. Pas facile. Pour les supporters, sur les réseaux sociaux, on ressent la tristesse mais aussi une réelle gratitude envers le joueur. Seko Fofana parle lui d’un joueur « irremplaçable ». Le club a déjà anticipé avec l’arrivée l’hiver dernier de Patrick Berg, celle actée dès janvier de Lukasz Poreba ou celle obtenue cet été du milieu clermontois Salis Abdul Samed, que Franck Haise avait également pu découvrir à la même époque que Cheick Doucouré à l’occasion d’un test. Certes, faire oublier un tel joueur ne sera pas simple, mais maintenant que le départ est acté, il sera très intéressant de voir comment la transition va s’opérer. Le savoir faire du RC Lens en matière de recrutement incite à l’optimisme plutôt qu’au scepticisme.

La fin d’un duo qui a marqué les esprits.

« Sa progression est linéaire, pas à pas. Parfois avec des pas plus grands que d’autres ! Ces derniers mois, il franchit des caps, à lui de garder son humilité, l’envie de progresser car il va encore avancer, c’est sûr ! », disait Franck Haise de Cheick Doucouré en novembre dernier. Depuis, son joueur n’a fait que ça : avancer, progresser encore et encore. Il le fera désormais en Angleterre, à Crystal Palace, sous la direction de Patrick Vieira, à une époque l’un des meilleurs joueurs du monde au même poste. En Premier League, avec un club qui tentera de se rapprocher de l’Europe, il aura sans doute l’occasion de poursuivre encore sa progression en attendant de viser encore plus haut. Au RC Lens, autour duquel l’attachement pour lui est le même que celui affiché pour un joueur formé au club, on espère le voir continuer à franchir les étapes pour atteindre les sommets, même si ce sera un crève-cœur de ne plus le voir arpenter les terrains en Sang et Or.