Le Paris-Saint-Germain est secoué par les révélations estampillées « Football Leaks » concernant la mise un place d’un fichage ethnique pour le recrutement de ses jeunes. Au cœur de la polémique, on retrouve Marc Westerloppe, ancien responsable du recrutement de futurs talents pour l’avenir des Sang et Or, jusqu’en 2013.

Au PSG, qu’il a quitté en 2017 pour Rennes, il était responsable du recrutement de jeunes talents « hors Paris » et c’est dans ce cadre qu’un fichage ethnique au sein du club de la capitale a été mis à jours par cette enquête. Une cellule spécifique créée par Olivier Létang, ancien directeur sportif du club parisien qui a fait venir Marc Westerloppe et désormais président à Rennes. Les fiches que Marc Westerloppe mettait à la disposition des observateurs permettaient de catégoriser les joueurs par l’intermédiaire de leurs origines (Français, Maghrébin, Antillais, Afrique noire). Le PSG, dans sa communication, a rejeté la responsabilité sur Marc Westerloppe, se défendant d’une institutionnalisation du procédé. L’enquête prête des propos du recruteur tenus lors d’une réunion évoquant la nécessité d’« un équilibre sur la mixité, trop d’Antillais et d’Africains sur Paris. Si le recrutement a été ouvert au national, c’est dommage de retrouver les mêmes profils qui sont déjà sur Paris, c’est une demande de la direction. » Ces derniers, qui n’auraient pas plus à toute l’assistance, auraient été remontés au directeur général délégué Jean-Claude Blanc tout en lui précisant leur caractère pénalement répréhensibles. La directrice des ressources humaines Céline Peltier aurait indiqué alors qu’Olivier Létang avait déjà tenu des propos identiques. Lors d’un entretien avec le directeur général délégué, Marc Westerloppe a contredit les accusations les qualifiants de « malveillantes et stupides ». Il sera blanchi par le club. Médiapart, qui précise avoir contacté le RC Lens, ainsi que plusieurs de ses anciens responsables de recrutement, affirme qu’il utilisait déjà ces fiches lorsqu’il travaillait à la Gaillette. Gervais Martel, alors président du RC Lens, a indiqué à L’Equipe n’avoir aucun souvenir de l’utilisation de telles fiches alors que Dominique Bijotat, directeur du centre de formation au début des années 2000, précise que les jeunes de la région étaient privilégiés mais qu’aucune démarche discriminatoire de ce type n’a été entreprise à l’époque  Marc Westerloppe ne nie pas l’utilisation de ces fiches, mais plaide « une maladresse, une erreur » de sa part, pour Le Parisien. Selon ses proches, il ne s’agissait que de collecter une information utile pour anticiper d’éventuels problèmes administratifs.

Marc Westerloppe est un détecteur de talents extrêmement réputé. Il a révélé l’attaquant international ivoirien Didier Drogba au Mans. Au RC Lens, il aurait notamment convaincu la direction de prendre Wylan Cyprien alors qu’aucun autre club ne semblait croire en lui et il a aussi repéré très tôt Kylian Mbappé qu’il a failli faire venir à la Gaillette avant d’être doublé par Monaco. Le fichage ethnique est puni par la loi et peut occasionner jusqu’à 5 années de prison et 300 000 euros d’amende.