Le RC Lens va inaugurer la Marek debout samedi lors de la venue de Sochaux (7e journée de Ligue 2, 15h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports 1). Directeur commercial, marketing et communication du Racing, Fabrice Wolniczak fait le point.

Lensois.com : Fabrice Wolniczak, vous êtes aujourd’hui un dirigeant du RC Lens, mais vous avez aussi connu la Marek debout en tant que supporter. Quels sont vos souvenirs ?
C’était comme la Marek assise, sauf qu’il n’y avait pas de sièges. Car les supporters sont toujours restés debout dans cette tribune. Mais il y avait beaucoup plus de ferveur, de fraternité, un esprit festif plus évident car on n’est pas dans le même état d’esprit dans une tribune complètement debout.

A quoi vous attendez-vous pour le retour de la Marek debout samedi ?
Il y a toujours une super ambiance, mais ça va monter d’un cran. J’ai croisé pas mal de supporters cette semaine, notamment des responsables de section. Je me suis rendu compte que beaucoup d‘entre eux n’avaient pas connu la Marek debout. Pour eux, c’est un mythe. On a beaucoup de supporters jeunes en Marek et quand on a moins de 30 ans, on n’a pas forcément vu un match en configuration debout dans cette tribune. C’est ça qui m’a frappé. Je me disais, dans mon monde, qu’on va retrouver nos racines, mais pour eux, c’est encore plus impactant car ils ont l’impression de découvrir un mythe. Les travaux sont terminés, nous sommes allés voir, pour moi c’était familier mais pour eux c’était une découverte et il y avait beaucoup d’émotions. Il y a une attente de toute la tribune. Il y en a 2 ou 3, je pense à Pierre Revillon des Tigers et Pascal Demuynck (ndlr : fondateur du CRAB, le comité pour le retour de l’ambiance à Bollaert), pour ne citer qu’eux, qui sont sur le dossier parfois depuis plus de 15 ans. Toute la tribune est super excitée. Je pense que ça va être chaud samedi.

« La jauge de la tribune redeviendra vite un sujet »

Quelles ont été les étapes pour arriver à la mise en place de cette expérimentation ?
C’est un projet en cours depuis quelques années. Il y a de ça un an, avec Arnaud Pouille, nous avons pris l’engagement auprès de nos interlocuteurs de tout faire pour délivrer un dossier technique fin mars. L’idée était de monter un dossier qui soit crédible et qui sécurisait la tribune. Dans nos démarches avec les autorités, nous nous sommes vraiment positionnés sur l’aspect sécuritaire. Il y a eu beaucoup de réunions avec les supporters mais aussi à la Ligue, au ministère des sports. Nous avons été très proactifs et il le fallait pour faire bouger les lignes. On sentait au fur et à mesure que cela devenait bon pour que notre dossier soit retenu pour l’expérimentation. Quand on a présenté le dossier, qu’on a été convoqués pour des réunions à Paris, on s’est dit que ça basculait. On a commencé à y croire fin 2018.

Il va falloir se faire à de nouvelles habitudes en Marek. Que faut-il savoir sur le plan pratique ?
Il y a 144 garde-corps installés pour assurer une sécurité optimale en tribune. Un dispositif anti-envahissement a été installé, à la fois efficace et très discret. Les sections vont se recentrer un peu en Marek avec les musiciens, les tambours, les percussions… Une nouvelle approche va se mettre en place. Il y a quelque garde-corps sur lesquelles nous avons mis un repère rouge et qui seront réservés aux musiciens tambours, pour qu’on puisse leur donner accès et qu’on puisse organiser une ambiance plus forte encore. Il faut évidemment que chacun respecte l’organisation. Je pense que les gens vont respecter ça. La chose va se faire naturellement. Si ce n’est pas le cas, on aidera, mais 100% des responsables de section sont unanimes sur le fait que les musiciens historiques du kop sont plus que jamais à leur place dans la partie centrale. Ça va se faire dans le respect. C’est une tribune au sein de laquelle il y a des codes sur des emplacements stratégiques et vous verrez que ça va bien se passer.

La jauge est bloquée alors qu’auparavant la Marek pouvait accueillir jusqu’à 8 000 personnes. Cela peut-il évoluer ?
C’est une expérimentation à jauge constante, c’était le deal de départ et on respecte les engagements. C’est une tribune 100% abonnés. Il y avait 4 162 sièges et là y aura 4 162 personnes, ni plus, ni moins. Avant, on a dû monter à 8 000. Ce n’est pas d’actualité car c’est une expérimentation, mais cela veut dire que nous allons observer tout ça et l’augmentation de la jauge, si elle doit avoir lieu, ce sera une étape que nous aborderons en temps et en heure en respectant tout le monde. Mais ça redeviendra vite un sujet.

« Il n’y a aucune raison que cela ne se passe pas bien »

Quand pourra-t-on savoir si cela ira au-delà de l’expérimentation ?
C’est un dossier très suivi, avec des rapports qui seront réalisés régulièrement. Un premier est prévu en octobre et ce sera le cas tout au long de la saison. A partir du moment où l’on respecte 100% de nos engagements, il n’y aucune raison que cela ne se passe pas bien. On est plus sereins qu’avant. Il y avait de vrais risques de blessure, là, avec 144 garde-corps… On fera un bilan en fin de saison mais il doit absolument être positif.

On sent que la sécurité était un aspect prépondérant du dossier…
Il y a la sécurité mais nous avons été guidés dans ce dossier par un autre avantage, c’est surtout l’ambiance et le côté festif. Les gens vont retrouver le bonheur d’encourager leur équipe dans une tribune populaire. Il y a beaucoup de jeunes attachés à l’histoire du club et la Marek est la seule tribune du stade qui n’a jamais subi de modification en terme de structure. Il n’y a eu que la pose des sièges. Il y a vraiment un côté mythique en ce qui concerne cette tribune.

Propos recueillis par Géraud Lefèbvre pour la radio Horizon (88.0 sur Lens / Béthune, 98.5 sur Arras) et Lensois.com

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