Coach de la réserve du RC Lens depuis 2017, Franck Haise a été nommé mardi à la tête de l’équipe première en remplacement de Philippe Montanier. Il retrouve ainsi un milieu professionnel qu’il a déjà côtoyé en tant qu’entraîneur à Lorient où il a été l’adjoint de Sylvain Ripoll en Ligue 1, occupant même le banc en tant que coach principal durant un bref interim de 3 matches toutes compétitions confondues. Le nouveau coach lensois, visiblement serein, a livré ses premiers mots ce vendredi au cours d’une conférence de presse.

Lensois.com : Franck Haise, avez-vous hésité lorsque l’on vous a proposé la place d’entraîneur de l’équipe première et comment prenez-vous cette ascension du National 2 vers la Ligue 2 ?
Je n’ai pas hésité une seule seconde, à partir du moment où j’ai senti de la confiance derrière moi et le soutien du club. Je vais travailler à fond avec le staff et les joueurs sur la fin de saison. Je ne me fixe pas de limites. Sur ce qu’il adviendra ensuite, il n’y a rien de décidé. Le deal est clair. Je travaille pendant 10 semaines, 12 matches à fond avec le groupe et le staff. Si je fais ce métier c’est pour aller le plus haut possible. Prendre une équipe pro, je n’y pensais pas tous les jours en me rasant. Mais je ne me fixe pas de limites, c’est pour ça aussi que j’ai voulu passer le BEPF (ndlr : il le passe actuellement sous la supervision de Francis Gillot), mener les diplômes jusqu’au bout, pour avoir un jour l’opportunité d’entrainer une équipe au plus haut niveau même si je suis très content de tout ce que j’ai vécu dans le foot jusqu’ici. Je ne me réveillais pas avec ça en tête tous les jours, même si ça reste forcément dans un coin de la tête. Je n’en faisais pas non plus une fixation.

On vous prête une philosophie axée sur le jeu vers l’avant. Va-t-elle vous accompagner auprès des pros ?
Nous allons essayer de pratiquer le football que tous les gens attendent, maintenant, je ne vous dis pas qu’il y aura des miracles. Nous travaillons, les joueurs le faisaient déjà avant, mais nous le faisons forcément avec des choses un peu différentes. Nous allons nous attacher à être, je l’espère, conquérants. Je dis bien que je l’espère car ensuite, c’est toujours le terrain qui décide.

Quel regard portez-vous sur l’état actuel du groupe et ce qui l’a conduit à cette situation ?
Je n’ai pas assez de connaissances sur ce qui a été fait avant pour commenter, même si on avait des contacts avec l’ancien staff. Moi ce qui m’intéresse surtout, c’est le présent et le futur proche. Le passé est le passé, je ne vais pas le commenter. Je viens avec mes idées, que nous partageons avec les joueurs. J’ai un groupe très réceptif. J’ai un groupe très sain, qui l’était déjà avec Philippe, et je sens que nous allons avancer.

« Le stress, manager un groupe, ce n’est pas nouveau pour moi »

Vous reprenez une équipe en difficulté depuis quelques semaines avec des objectifs élevés, autour de laquelle il y a de fortes attentes. Est-ce une mission compliquée ?
Cela fait 2 années et demi que je suis au club j’ai une connaissance de son fonctionnement, des joueurs, du staff médical. Je ne découvre pas chaque jour de nouvelles choses. L’objectif à Lens, en Ligue 2, tout le monde le connait et je ne le découvre pas non plus. On sait que c’est la Ligue 1 mais ce n’est pas en le répétant tous les jours à mes joueurs qu’on va y aller. C’est en travaillant, en réduisant les petites erreurs en étant certainement un peu plus conquérant et en retrouvant la confiance. Avec le staff on est là pour donner les ingrédients. Il y a au moins 5 équipes, peut-être une ou 2 autres qui veulent la montée autant que Lens.

Vous apparait-il forcé de changer des choses au niveau des joueurs ou du système ?

Si on en est là, c’est qu’il y a des choses à changer. Il y a changer des joueurs, changer les systèmes mais aussi avoir la capacité à être flexible, à changer d’animation offensivement ou défensivement. Puis il y a tous les petits détails qui font qu’un match peut basculer. Pour tous les entraîneurs, l’objectif est de donner le maximum de certitudes aux joueurs pour qu’ils puissent s’adapter en temps réel et répondre aux problèmes posés ou en poser à l’adversaire. Je sais ce que je ferai comme système mais cela ne se résume pas à ça.

A titre personnel, quels changements ressentez-vous depuis votre arrivée chez les pros ?

Le cœur du métier reste le même. C’est d’avoir un projet de jeu, un projet collectif, de faire avancer les joueurs, qu’ils aient 18 ans ou 34 ans. Il n’y a pas d’âge pour avancer. Le cœur du métier ne change pas, ce qui change, c’est le nombre de personnes en face de moi pour cette conférence d’avant-match ce vendredi ou le nombre de personnes qu’il y aura au stade. Cela fait quand même un paquet d’années, 33 ans dont près d’une vingtaine d’année que j’entraine, que je suis dans le football. J’ai un peu de bouteille même si je suis un jeune entraîneur dans le monde professionnel. Le stress, manager un groupe, ce n’est pas nouveau pour moi.

Propos recueillis par Christophe Schaad