Le 4 août 2017, Mouaad Madri était victime d’une fracture à un tibia lors d’un match à Bollaert contre Nîmes (1-2, 2e journée de Ligue 2). 14 mois plus tard, il a rejoué en National 2 mais a aussi été convoqué à une reprise avec le groupe professionnel en Ligue 2. Doucement mais sûrement, l’attaquant se rapproche du devant de la scène. Maintenant qu’il retrouve le parfum de la compétition, celui qui devrait être concerné par le match amical de jeudi à Bollaert contre Padoue (20h, à suivre en direct sur Lensois.com) aspire à grappiller du temps de jeu ici et là dans les prochains mois afin d’être totalement prêt pour la 2e partie de saison.

Lensois.com : Mouaad Madri dans quelle forme vous sentez-vous alors que vous revenez de cette fracture à un tibia survenue en août 2017 ?
Ça va de mieux en mieux depuis ma reprise avec l’équipe réserve. J’ai fait mon 2e match le week-end dernier. Je travaille sans tricher à l’entraînement, pour retrouver mon niveau et ma condition physique. Cela faisait plus de 13 mois que je n’avais pas joué. C’était particulier de retrouver des conditions de match, mais cela s’est bien passé. C’est satisfaisant.

N’y avait-il pas un peu d’appréhension, notamment pour les contacts avec les défenseurs ?
Il y en avait un peu au début, à l’entraînement. C’est logique, ça se joue beaucoup dans le cerveau ! Sur certaines choses, j’avais de l’appréhension mais cela s’est gommé petit à petit au fil du temps. Ça ne peut pas partir du jour au lendemain. C’est en enchainant les matches que cela disparaitra totalement.

En plus de ce retour sur les terrains avec l’équipe réserve, vous avez été convoqué pour le déplacement à Béziers du 2 octobre dernier (0-0, match en retard de la 5e journée de Ligue 2). Après une si longue attente, qu’avez-vous ressenti en voyant votre nom dans la liste ?
Même si je n’ai pas joué, je l’ai vécu comme un retour gagnant car j’étais absent du groupe pour les matches depuis 14 mois. C’était la première fois que je prenais l’avion en étant un joueur du RC Lens ! Je n’avais connu que le déplacement en bus à Auxerre (1-0, première journée de la saison 2017-2018)… J’étais très content, je ne pouvais pas rêver mieux. J’ai réalisé tous les efforts effectués pour en arriver là.

« Heureusement, il y avait la famille et les amis »

On sent à travers cette convocation, les différents discours mais aussi votre prolongation jusqu’en 2020 durant l’intersaison malgré une année blanche, de vraies marques de confiance de la part du RC Lens…
Dès la prolongation en mai, j’ai perçu cette confiance de la part du club. A la reprise, j’étais le plus souvent possible avec le groupe. Dès que c’était possible, le coach me demandait de venir pour que je participe à la cohésion, que je puisse être avec le groupe pour préparer mon retour. Je n’avais pas forcément de doute mais c’est toujours plus facile de revenir avec un avenir moins risqué à travers cette prolongation. Ça m’a vraiment fait plaisir. Quand j’ai prolongé, Philippe Montanier m’a envoyé un texto en me faisant part de sa satisfaction de me voir prolonger. Il m’a dit que le club comptait sur moi. C’était pareil avec tous les membres du staff. Tout le monde a pris le temps de bien me préparer.

Justement, depuis la période de février-mars et vos premiers pas sur les terrains d’entraînement après votre blessure, vos entraîneurs Eric Sikora et Philippe Montanier ont souvent répété qu’il ne fallait pas précipiter votre retour à la compétition.  N’était-ce pas difficile pour vous d’attendre si longtemps ? Dans combien de temps pensez-vous être à 100% maintenant que vous avez rejoué ?
A chaque fois on me disait que dans un mois, j’allais pouvoir revenir. Puis au bout d’un mois, c’était encore dans un mois. Mais c’était normal. C’est comme ça, c’est l’anatomie humaine et cela a pris plus de temps que prévu mais au moins, je reviens en étant bien guéri. Je me donne jusqu’à la trêve hivernale pour vraiment retrouver mon niveau. D’ici là, peut-être que j’aurai l’occasion aussi de rentrer pour 20 minutes, puis il y aura la Coupe de France avec le 7e et le 8e tour en fin d’année. Cela peut me permettre aussi de faire des matches. Si je suis prêt avant, tant mieux, mais dans ma tête, je me fixe la période de décembre-janvier. Être prêt pour la 2e partie de saison, ça serait bien.

Que retenez-vous de ces 14 mois sur le côté ?
J’en retiens beaucoup de frustration sur le début. Je venais d’arriver, je me sentais bien, j’étais très content de rejoindre le RC Lens et en plus, je revenais dans ma région natale, proche de ma famille. Puis il est arrivé ce qui est arrivé, mais ça m’a permis de prendre du recul. On apprend beaucoup des blessures. J’ai pu passer du temps avec ma famille et heureusement d’ailleurs que j’étais près d’elle ainsi que de mes amis, sinon cela aurait plus compliqué.

Propos recueillis par Christophe Schaad