Le mercato s’est achevé dans la nuit de jeudi à ce vendredi. Le RC Lens n’a pas pu ajouter de recrues après la venue de Steven Fortes en défense, sur un prêt en provenance de Toulouse. L’entraîneur lensois Philippe Montanier espérait plus, mais avec le directeur sportif Eric Roy, il a été décidé de ne recruter personne de plus plutôt que d’intégrer un joueur sans avoir suffisamment de certitudes. Et il ne néglige pas les joueurs qu’il a sous la main.

Lensois.com : Philippe Montanier, êtes-vous content que le mercato soit terminé ?
Bien sûr. On sait très bien que ça bouscule toujours un peu les têtes. Pas pour tout l’effectif, mais ça bouscule toujours un petit peu.

Êtes-vous satisfait de ce mercato ?
Avec Eric (ndlr : Eric Roy, directeur sportif) nous ne sommes pas satisfaits car nous n’avons pas pu faire les joueurs que nous avions ciblés, hormis Steven Fortes. Nous n’en avions pas ciblé 36. L’équation est facile : soit le joueur veut venir mais son club le bloque, soit on trouve un accord et le joueur ne veut pas venir. Nous avons eu les 2 cas de figure sur plusieurs joueurs. Cela n’a jamais été en raison d’un problème financier.

« Je n’ai pas cédé à la tentation de prendre un joueur qu’on ne connaissait pas bien »

Comment expliquez-vous que vous n’ayez pas pu mener à bien le mercato comme vous le souhaitiez ?
C’est le marché qui veut ça. Je pourrais prendre 100 joueurs du jour au lendemain, il y a toujours des propositions. Mais dans le cas de Steven Fortes, c’est un joueur que nous avions suivi, que nous connaissions bien et qui voulait venir, avec l’accord de Toulouse. On connaissait sa mentalité et curieusement, on voit que 4 jours après son arrivée il est capable de réaliser un bon match à Troyes. Alors que si le tentation était grande au dernier moment, parce que nous n’avions pas nos joueurs, de prendre un joueur croate, serbe ou autre, on ne sait pas comment le joueur est, comment il va s’adapter, alors que nous arrivons en février pour un championnat qui s’arrête mi-mai. Souvent on te dit :« Tu le prends quand même et s’il joue, il joue et s’il ne joue pas il ne joue pas. » Mais j’ai déjà eu des mauvaises expériences comme ça. Le joueur vient pour jouer, mais si ce n’est pas le cas, qu’il peine à s’adapter, il traine son spleen. Cela peut-être grave car un mec qui vient dans un effectif prend une place humaine, sportive, il faut que tout soit fait pour que ça se passe bien. C’est pourquoi je n’ai pas cédé à la tentation.

C’était important pour la cohésion ?
Je sais ce dont est capable mon groupe. J’ai confiance en lui. On va réagir et on va tout faire pour. C’est le message pour dire qu’on ne prend pas n’importe qui. Il fallait quelqu’un qui soit capable d’amener une plus-value au groupe. Si ce n’était pas le cas, moi j’avais confiance en monde groupe, à eux maintenant de montrer que je ne me trompe pas. On est conscients de la difficulté d’intégrer rapidement un joueur dans un effectif, encore plus quand il s’agit d’un étranger qui ne connait pas bien la culture ou le championnat. L’été dernier, nous avons fait venir Aleksandar Radovanovic de Serbie, mais il a été suivi pendant 5 mois et il y a eu des discussions avec lui. Quand il est arrivé, tout était conforme à ce qui avait été ressenti. Un recrutement coûte de l’argent, il faut être crédible. On le voit aujourd’hui aussi avec un joueur comme Steven Fortes. Avec Eric Roy, nous voulions plus aller dans ce sens là.

Propos recueillis par Christophe Schaad