Formé au RC Lens, Yassin Fortune a quitté l’Artois pour Arsenal en 2015. Un transfert vers Londres en même temps que Jeff Reine-Adelaïde qu’il n’avait pas forcément souhaité mais qui permettait au club, en grande difficulté financière, d’améliorer sa situation. Nous avons pris des nouvelles de l’attaquant de 21 ans, désormais à Sion en Suisse où il a signé pour 4 ans en 2018, et dont le nom a été rapproché du Racing ces derniers jours.

Lensois.com : Yassin Fortune, dans quel état d’esprit êtes-vous avant le retour à la compétition, prévu ce week-end en Suisse ?
Cela va bien. Je suis très content de reprendre. Cela faisait un moment que nous n’avions pas joué. Je suis très impatient d’être ce week-end pour jouer samedi contre Saint-Gall (ndlr : le leader du championnat). La reprise s’est bien déroulée car nous avions un programme pendant la suspension du championnat et je l’ai suivi. Maintenant, ce sont les matches qui diront si nous sommes bien physiquement ou non.

Comment se déroulait la saison pour vous avant la suspension du championnat ?
J’étais titulaire pour les 5 premiers matches puis j’ai souffert d’une commotion cérébrale. A mon retour le coach avait effectué des choix au niveau de l’équipe. Mais j’ai pu rejouer. Fin novembre je me suis fait une déchirure à l’ischio. Au moment de reprendre, alors que je m’apprêtais à retrouver une place de titulaire, il y a eu le coronavirus. Maintenant je suis impatient de reprendre.

« J’étais dégoûté de partir avant d’avoir pu jouer à Bollaert »

Ces derniers jours, votre nom a circulé du côté du RC Lens, des informations évoquant le fait que vous avez été proposé. Qu’en est-il de votre côté ?
Je laisse mes conseillers s’en charger (ndlr : selon nos informations il n’y a pas d’avancée concrète à ce jour). Je suis plus concentré sur les 12 matches qu’il me reste à jouer cette saison avec Sion. Le RC Lens est un club qui est dans mon cœur, j’y ai fait ma formation, c’est unique pour moi. Mais je me préoccupe avant tout de ma fin de saison. L’avenir, je ne sais pas de quoi il sera fait.

Vous avez quitté le RC Lens à l’âge de 16 ans pour Arsenal en même temps que Jeff Reine-Adelaïde. Est-ce un regret de ne pas avoir joué en Sang et Or au niveau professionnel ?
Franchement oui. Quand j’étais au centre de formation, je disais toujours que mon objectif était de jouer à Bollaert. J’étais dégoûté de partir avant de pouvoir le faire car ce stade, son ambiance, les supporters, c’est vraiment quelque chose de spécial. Je souhaitais rester à Lens mais il y avait l’aspect financier pour le club qui était mal. J’ai dû partir pour l’aider.

Quel est votre sentiment concernant la remontée en Ligue 1 ?
J’ai toujours regardé les matches, j’ai encore des amis là-bas comme Charles Boli. Quand ils sont montés, j’étais super content, j’avais publié un post sur Instagram pour partager ma satisfaction. Le RC Lens reste mon club de cœur.

« J’ai beaucoup appris à Arsenal »

Quel regard portez-vous sur votre évolution depuis votre départ de la Gaillette ?
J’ai beaucoup appris à Arsenal où on m’a bien formé. Là-bas, on m’a aidé à développer mon jeu. On travaillait beaucoup sur un jeu de passes, le jeu d’équipe et j’ai beaucoup avancé dans ce domaine. A la fin de mon contrat de 3 ans, ils m’ont proposé de prolonger de 4 années, mais je sentais qu’il était temps pour moi de passer dans le monde adulte, de jouer au niveau professionnel. Je pouvais aller dans plusieurs clubs mais à Sion, le président m’a bien parlé. Il m’a dit que j’allais avoir du temps de jeu et j’en ai eu. C’est grâce à lui que je suis dans le monde pro.

Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?
Pour l’instant je suis à Sion. Des bruits courent mais à ce jour, je suis toujours au club. Mon objectif est de faire ces 12 matches puis on verra ce qui arrive. Je pense avant tout au collectif. Nous sommes 8es (ndlr : sur 10 équipes, le 9e jouera un barrage et le dernier sera relégué), il faut décrocher le maintien en Super League. Les objectifs personnels sur cette fin de saison viendront ensuite. La Suisse est un bon championnat avec les Young Boys de Berne, le FC Bâle… La compétition se développe, avec un championnat physique.

Propos recueillis par Christophe Schaad