C’est le charme de l’été. Le moment où, en pré-saison, les différents staffs de clubs pro vont convier des jeunes du club à montrer ce qu’ils ont dans le ventre au beau milieu de joueurs confirmés.- Cette année encore, le Racing Club de Lens ne fait pas d’entorse à son règlement. Depuis la reprise fin juin, des “réservistes” comme Tom Pouilly ou Yacouba Barry tentent leur chance. Encore plus jeune, Ismaelo Ganiou (2005, U17 la saison passée), a sauté une classe pour se retrouver au beau milieu de Kevin Danso et Jonathan Gradit. Il n’a cependant pas participé au match contre Valenciennes vendredi dernier.

Et puis il y a Koto Camara, 20 ans, déjà présent en prépa estivale il y a un an. Le joueur est arrivé dans l’Artois l’été dernier en provenance de l’AS Dakar Sacré-Cœur (D1, Sénégal) où il s’est engagé pour trois saisons. Et après une saison bien galère, il pourrait connaître des jours meilleurs.

Une première saison en dents de scie

Arrivé dans le cadre d’une post-formation en juillet 2021, Mamadou Camara devait s’acclimater avec l’équipe réserve dirigée par Yohan Demont. Auteur d’une grosse pré-saison, il a finalement disparu des écrans radar petit à petit. La faute à une gêne au pubis qu’il a trainée de longs mois. Camara a finalement quitté l’infirmerie pour de bon entre décembre et janvier. Mais là encore, il ne faut pas griller les étapes, direction la réserve. Sauf que comme souvent à cette période en National 2, les terrains sont souvent impraticables et les matches sont reportés de semaine en semaine. Pas pratique pour reprendre le rythme après tant de mois d’arrêt.

On a fini par le revoir fouler la pelouse du Stade François Blin. Une montée en puissance qui se traduit par une bonne entente sur le terrain avec Samba Sow qui l’aiguille dans son rôle. Aligné notamment contre Bobigny et ses joueurs ultra athlétiques, Koto a fini avec les mains sur les rotules. Mais c’est le métier qui rentre et il a fini par muscler son jeu au fil des semaines. Son dada ? Les grosses frappes longue distance qui viennent exploser les gants du gardien adverse. Il en a passé quelques une. Notamment face à Reims B en mars.

Atouts : discipline, course, passe

Sinon, c’est typiquement le joueur qui fait progresser la partie. Un gros volume de jeu et des passes cassantes vers l’avant. Koto Camara a cette capacité à se retourner et orienter le jeu en encaissant la charge de l’adversaire dans son dos. Le joueur gère parfaitement la pression et flaire les bons coups pour lancer ses coéquipiers dans la bonne direction et le bon tempo. Un petit Seko Fofana pour le coup. Ne lui reste qu’à tenir la cadence au plus niveau sur une longue période. Parce qu’avec un tel volume de jeu, la fatigue se fait vite sentir chez le joueur de 20 ans. Beaucoup d’informations à prendre en compte pour une progression rapide. Koto Camara a un peu accusé le coup en fin de saison dernière avec un mal du pays et des proches qui restent à plus de 4 000 kilomètres tout de même.

Ambition Ligue 1

Un petit coup de mou rapidement balayé avec l’arrivée de cette préparation estivale donc. Camara s’est amusé à martyriser le but du Valenciennois Sy. D’abord, une grosse frappe sous la barre, puis une tête parfaitement placée sur corner. Le tout, en 4 minutes. Forcément tout sourire à l’issue de cette opposition, le Sénégalais sait qu’il a une carte à jouer. Il est sûrement l’un des plus gros potentiels de cette équipe bis du Racing Club de Lens. C’est en tout cas l’un des éléments qui montrent le plus de garanties pour intégrer la rotation du groupe Ligue 1. Sinon, le Racing peut toujours explorer l’option du prêt à un niveau inférieur pour lui garantir du temps de jeu, ailleurs qu’en N3 avec la réserve. Wait and see.