Après un début de janvier presque idyllique, le RC Lens patine. A 4 mois du dénouement et le mercato hivernal désormais terminé, il n’y a plus de temps à perdre.

Entraîneur du RC Lens, Alain Casanova répète souvent quand tout va bien que l’équilibre est fragile. Ses joueurs se prennent cette vérité en pleine face depuis 2 semaines. 2017 avait démarré idéalement : une victoire probante 2-0 à Bollaert contre une Ligue 1, Metz (32e de finale de Coupe de France) puis un succès 3-2 à Tours (20e journée de Ligue 2) certes tiré par les cheveux mais suffisant pour accéder à cette 2e place tant désirée. Mais la machine s’est vite en rayée. A tel point que ce mois de janvier laisse le goût amer de la déception au moment de faire le bilan.

Les Sang et Or ont eu un boulevard pour s’installer confortablement à la 2e place, mais après des défaites 3-1 à la maison contre Nîmes (21e journée de Ligue 2) puis 2-1 dans les arrêts de jeu à Amiens (22e journée de Ligue 2), ils sont 4es. La route est longue, mais il est fort dommage d’avoir raté de si belles opportunités. Puis surtout est survenue cette défaite de mardi soir 2-0 à Bergerac, club de CFA, en 16e de finale. Certes, il y a la magie de la Coupe, certes, un large turnover a été effectué, certes, en 2009 le RC Lens est monté en Ligue 1 après avoir été sorti sur son propre terrain aux tirs au but par Arras, une CFA 2 (4 tab 2) ce qui avait vite fait oublier ce drôle d’échec, mais au regard du contexte et de ces 2 défaites de rang en championnat qui font mal, la déconvenue fait tâche. Difficile de penser qu’elle ne va pas affecter l’effectif.

Un mercato mouvementé

On espère en tout cas qu’elle va l’affecter au point de le piquer au vif avant la réception de Troyes vendredi. A Lens, on ne connait malheureusement que trop bien la Ligue 2. Le moindre trou d’air un peu trop long peut coûter extrêmement cher au moment du décompte final. C’est encore plus vrai dans une édition où le 3e doit maintenant se plier à un barrage contre le 18e de Ligue 1 pour monter. Le droit à l’erreur est encore plus petit. Le RC Lens a déjà connu des coups de mou cette saison, mais c’est la première fois qu’on le retrouve dans cet état, avec cette jonction entre mauvais résultats et performances décevantes qui s’enchaînent. Contre Nîmes, les Lensois sont passés complètement à côté, à Amiens, la première période s’est bien déroulée avant que l’on ne voit une équipe s’arracher pour défendre, mais incapable de repartir de l’avant après la pause et à Bergerac, on était loin du niveau que l’on peut attendre d’une équipe de Ligue 2 favorite, même remaniée.

Dans la difficulté, cette équipe a toujours réagi très vite. Elle tarde un petit peu plus à le faire cette fois mais il faudra pourtant vite repartir de l’avant. Le groupe doit aussi digérer un mois de janvier marqué par la CAN 2017 qui l’a délesté de 2 solutions, Adama Guira au milieu et Karim Hafez derrière, ainsi qu’un mercato mouvementé, avec 5 départs de joueurs peu utilisés et 4 arrivées. Difficile de dire qu’il s’est affaibli de façon significative puisque les joueurs partis n’étaient pas utilisés. Pour certains comme Loïck Landre, Patrick Olsen et Teddy Chevalier, très efficace depuis son retour en Belgique (3 buts en 3 matches), ils étaient de bons sparring-partners à l’entraînement pour les titulaires, à défaut d’être de véritables concurrents tant ils semblaient à des kilomètres de pouvoir retrouver la compétition officielle au regard de la composition des groupes effectués par Alain Casanova. Victor Klonaridis et dans une mesure encore moindre Simon Banza sont un peu plus entrés dans la rotation. Mais que valent les nouveaux ? Habib Habibou, dont le profil athlétique pourrait représenter une alternative très intéressante s’il retrouve le niveau qui était le sien en Belgique, et Kermit Erasmus, feront-ils mieux que Teddy Chevalier et Victor Klonaridis, parti à Courtrai pour le premier, prêté au Panathinaïkos pour le second ? Daniel Opare, prêté par Augsbourg, doit encore monter en puissance sur le côté droit alors que Thomas Ephestion est un pari sur l’avenir. Si les prochains matches pouvaient montrer que le RC Lens s’est renforcé, cela ne serait pas négligeable, pour un effectif qui avait de base les moyens de viser la Ligue 1, mais qui semble lutter au mieux à armes égales avec ses plus gros concurrents dans une Ligue 2 compétitive.

Christophe Schaad