Entraîneur du RC Lens, Alain Casanova n’a pas perdu la confiance qu’il a en ses joueurs après les 3 défaites concédées à Bollaert contre Nîmes (1-3, 21e journée de Ligue 2), à Amiens (2-1, 22e journée de Ligue 2) et à Bergerac (2-0, 16e de finale de Coupe de France). Avant la réception de Troyes vendredi (23e journée de Ligue 2, 20h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports Max), il fait le point.

Lensois.com : Alain Casanova, comment a été digérée la défaite à Bergerac de mardi ?
Nous nous sommes très vite projetés sur le championnat. Nous n’avons qu’une seule préoccupation désormais, c’est le championnat. Nous étions déçus de ne pas poursuivre cette compétition, mais c’est la Coupe de France. Nous avons vu mercredi soir que d’autres équipes ont été éliminées contre des adversaires moins huppés. Ça arrive. C’est dommage pour l’équipe, le club, mais il faut très vite passer à autre chose. Le football, c’est aujourd’hui et demain, pas hier. Des échéances très motivantes se présentent.

C’est la première fois de la saison que vous enchainez les défaites. Quelle est l’attitude de vos joueurs ?
J’ai une grande confiance en mes joueurs. Je sais qu’ils vont réagir, qu’au fond d’eux, ils souffrent de ne pas avoir remporté ces matches. Joueurs ou entraîneurs, nous n’aimons pas perdre. Une des caractéristiques du sportif de haut niveau est de vouloir tout gagner, une partie de carte comme un match. Les joueurs vivent mal ce moment, mais nous étions préparés à ça. On se prépare plus aux victoires qu’aux défaites, mais nous savions qu’à un certain moment, ça pourrait être compliqué et que cela passerait par encore plus de travail, de justesse dans ce travail, de sérénité, de détermination… D’autres équipes connaissent des périodes difficiles. Si ces équipes savent bien vivre ces mauvais moments, elles en sortent encore plus fortes et ce sera le cas pour nous aussi.

Les 3 défaites n’ont pas forcément toute la même valeur. Contre Nîmes vous êtes passés à côté, à Amiens vous effectuez une première période de qualité avant de craquer et à Bergerac vous avez fait profondément tourner. Néanmoins n’y a-t-il pas un lien entre toutes ces déconvenues ?
Le football, c’est souvent une affaire de dynamique. La victoire appelle la victoire et la défaite fragilise notamment sur le plan mental. Aujourd’hui, même si ce match en Coupe a une particularité car c’est une autre compétition, ça reste une défaite, mais ça reste une défaite qui, pour le championnat, ne compte pas. Celle d‘Amiens est cruelle et injuste car les joueurs avaient montré beaucoup de qualités en première mi-temps. Il a fallu un scénario injuste par rapport à la détermination montrée et j’en suis peiné, mais on sait qu’on doit améliorer certains aspects de notre jeu. A certains moments, la réussite sera de notre coté, à d’autres moment elle le sera moins. Je pense que ce fut le cas. Cela m’ennui un peu de l’évoquer car ça peut sembler correspondre à se chercher des excuses, mais ce n’est pas le cas, j’essai d’être le plus objectif possible. Sur certains matches et ce fut le cas en coupe, l’adversaire a peu d’occasions et ils arrivent à marquer. A Amiens, ce sont 2 situations où il faut un maximum de réussite. A nous de bien cibler ce qu’on doit améliorer, garder confiance en nous et tout mettre en œuvre pour gagner.

« Dans ces périodes, vous ne pouvez rien améliorer sur le terrain »

Défensivement vous prenez beaucoup de buts, souvent sur des centres, depuis 4 matches, alors que vous affichiez un solide bilan à la trêve avec 18 buts encaissés en 19 journées…
C’est le même constat que nous avons fait. Nous devons nous améliorer pour être plus forts sur le plan défensif, tenir bien compte des caractéristiques du jeu adverse, encore mieux défendre dans les couloirs et dans l’axe sur les centres. Cela fait partie des choses qui ont été ciblées et que nous devons améliorer. Ça demande une prise de conscience et une remise en question. La première partie de saison a été assez bonne défensivement puisque cela faisait longtemps que le RC Lens n’avait pas présenté ces chiffres à mi-saison (ndlr : depuis 2015).Mais c’est un tout. Il s’agit aussi de mieux tenir le ballon. Nous travaillons beaucoup par rapport à ça. Ce qui est un peu embêtant, ce sont ces périodes où vous enchainez les matches. Ce n’est que de la récupération. Vous ne pouvez rien améliorer sur le terrain car il faut préserver les joueurs. On essaye d’améliorer certains choses à travers des discussions et analyses vidéo mais ça va passer aussi par du travail sur le terrain dès que nous aurons une semaine entre 2 matches.

C’est une situation dont vous devez vous sortir rapidement…
Peut-être que ça n’a pas été ressenti aussi fortement que pour nous, mais nous avons aussi connu des périodes en septembre ou en novembre, durant lesquelles nous avons enchainé 2 ou 3 nuls de suite, qui étaient difficiles. Quand vous êtes à Lens et que votre ambition est de monter, le moindre faux pas est vécu difficilement. C’est un moment qui nous permettra de revenir encore plus forts, de nous améliorer. Car cela nécessite d’être encore plus minutieux, plus concentrés, plus impliqués et ça permet de grandir.

Quelle est votre méthode pour aider vos joueurs alors que les matches s’enchaînent ?
La récupération est très importante. Nous essayons, dans nos déplacements, d’avoir un minimum de surplus de fatigue. Nous avons décidé de rester à Bergerac pour avoir une bonne nuit de sommeil, bien s’alimenter le soir, partir le matin, faire un repas en arrivant puis un entraînement… Il faut tenir aussi compte des états de fatigue de chacun. C’était un critère de choix pour l’équipe alignée contre Bergerac. Chaque jour amène son lot de nouvelle. Elles peuvent être très bonnes comme un peu moins bonnes. C’est presque heure par heure que cela se fait.

Propos recueillis par Christophe Schaad