Ancien attaquant du RC Lens, Bruno Rodriguez a été amputé de la jambe droite alors qu’il souffrait depuis longtemps de douleurs insoutenables. Ce qu’il associe à de nombreuses infiltrations effectuées lors de sa carrière.

Il y a 2 mois, l’ancien lensois a reçu sa prothèse définitive, une nouvelle étape dans cette nouvelle vie. Dans les colonnes du Parisien, il se confie sur cette adaptation :

Désormais, l’ancien buteur se veut en lanceur d’alerte sur les dérives des infiltrations : « Je ne suis pas rancunier, mais je regrette qu’on ne m’ait pas expliqué à l’époque ce que cela signifiait et les dégâts possibles. J’étais un compétiteur et je voulais toujours jouer. Mais j’aurais voulu qu’on me dise les risques que je prenais. J’ai joué à la roulette russe sans le savoir. Et il y avait, pour moi, plein de balles dans le revolver. Bien sûr, je suis le cas extrême. Celui qui a perdu une jambe. Mais il faut savoir que les infiltrations, quel que soit leur nombre, esquintent les organismes. Cela bouffe le cartilage. Les sportifs de haut niveau qui les reçoivent deviendront des mauvais vieux. Si on masque la douleur, ce que permettent les infiltrations, c’est terrible. Car on empêche le corps de prévenir de la souffrance. J’aimerais pouvoir le faire savoir aux jeunes joueurs. Et cela concerne aussi le sport amateur où on infiltre les gens sans trop le dire et sans suivi. C’est très dangereux », indique le joueur

« Il y a une sorte de tabou sur l’après-foot »

« Personne, ni à la fédération ni à la Ligue, ne m’a appelé. Pas même un coup de fil de soutien ! Alors que je serais évidemment prêt à faire le tour des centres de formation pour raconter mon histoire. Afin qu’elle serve aux jeunes. Je ressens un devoir de transmission, mais il faudrait qu’on me sollicite. Il y a une sorte de tabou sur l’après-foot. J’en connais plein, des mecs qui ont peut-être encore leurs deux jambes mais qui souffrent en permanence. Il faut cacher que le foot fait du mal », ajoute Bruno Rodriguez