Eric Sikora n’est plus l’entraîneur du RC Lens. Le Racing a décidé de prendre une autre orientation sportive pour la saison prochaine. Le technicien, lui, a rempli la tâche de sauver le club d’une descente en National pour la 2e fois. Non sans mal, mais rien n’était gagné d’avance.

On le sentait venir depuis déjà plusieurs semaines et c’est désormais officiel : Eric Sikora n’entraînera pas l’équipe première du RC Lens la saison prochaine. Alors que son contrat porte jusqu’en juin 2019, sa situation au sein du club reste à clarifier. Réintégrera-t-il éventuellement le centre de formation, lui qui s’occupait de la réserve avant de prendre la relève d’Alain Casanova en août dernier après 4 défaites de suite en championnat ? Le technicien a pris goût au haut niveau… « Je ne comprendrais pas », lançait le coach avant la fin de la saison lorsqu’il lui était demandé comment il réagirait s’il venait à devoir céder sa place. l’heure est donc aux questions pour lui. Car l’ancien arrière droit part sur une mission réussie. On lui avait demandé de sauver le club de la rélégation et il l’a fait. Comme en 2012-2013, lorsqu’il avait pris la suite de Jean-Louis Garcia avant de s’effacer pour la venue d’Antoine Kombouaré. Il n’aura donc pas encore l’occasion de débuter pour la première fois une saison sur le banc des pros.

Le défi n’avait rien de gagner d’avance. Eric Sikora n’a pas simplement récupéré une équipe qui avait perdu ses 4 premiers matches de Ligue 2. Au regard de toute la phase de préparation en plus du début de saison, il avait récupéré une ruine. Préparation physique à refaire, mercato à refaire, énorme déficit de confiance, retard déjà pris au classement, le tout avec un certain nombre de joueurs qui avaient encore du mal à avaler le fait de repartir pour une nouvelle saison de Ligue 2 après l’échec cruel de mai 2017…. La réaction pouvait difficilement survenir tout de suite et il a fallu d’abord 3 défaites en championnat, portant à 7 le total, pour voir arriver la première victoire, lors de la venue de Quevilly-Rouen (2-0, 8e journée de Ligue 2). De là et jusqu’à la 20e journée et une victoire 1-0 à Nîmes, soit 13 matches, soit l’équivalent d’un tiers de championnat, le Racing a pris 24 points : une période durable sur laquelle l’équipe était la 3e meilleure de Ligue 2.

Qui pour lui succéder ?

Mais ce long chemin pour revenir a tout juste permis de sortir de la zone rouge tant le retard était grand. Et si avant l’enchainement de 2 matches à domicile finalement perdus contre Orléans (0-1, 23e journée de Ligue 2) et Sochaux en match en retard (0-1, 21e journée de Ligue 2), l’on a parlé de bascule vers la première partie de classement, voire pour certains le miracle d’une participation aux play-offs, la réalité était que la moindre défaite ramenait le couteau sous la gorge des Sang et Or. Cette fois, Eric Sikora et son staff ont eu plus de mal à trouver chez leurs joueurs les ressources pour repartir une nouvelle fois de l’avant. Cette mauvaise passe l’a fragilisé. Devant plus particulièrement, la bonne formule n’aura jamais pu être vraiment trouvée.

Au final, le RC Lens d’Eric Sikora a pu assurer l’essentiel au bout d’une saison catastrophique, jonché en plus de problèmes extrasportifs (ndlr : les affaires Nicolas Douchez et Brice Dja Djédjé) : le maintien, obtenu à 2 journées de la fin contre le Paris FC (1-0, 36e journée de Ligue 2), non sans frayeur. Malgré un discours d’Arnaud Pouille, semblant le conforter pour la saison prochaine dans les colonnes de La Voix des Sports, Eric Sikora est resté méfiant jusqu’au bout, conscient que la donne peut vite changer dans le football. Son travail ne faisait pas l’unanimité au sein du club au moment de déterminer s’il était en mesure d’amener le groupe professionnel vers la Ligue 1. Eric Roy, le manager général, s’est mis en quête d’un nouveau profil depuis déjà plusieurs semaines. Le club indique maintenant se donner le temps pour présenter le nouveau visage de son organisation sportive. Des noms ont filtré. Elie Baup a été évoqué. L’ancien entraîneur de Bordeaux, qui correspond au profil expérimenté recherché, ne serait pas contre un nouveau défi tout en envisageant la retraite si cela ne venait pas. Il vient d’être officialisé par BeIN Sports pour une participation à la Coupe du monde, qui débutera la 16 juin, aux commentaires. Pas les projets de quelqu’un qui s’apprête à prendre une équipe, mais de tels plans se changent… René Girard est aussi pisté. Peter Zeidler a choisi Saint-Gall alors que le Paris FC ne compte pas lâcher Fabien Mercadal, l’une des pistes privilégiées. D’autres noms sont étudiés. En attendant, il est peu probable que le programme prévu, avec une reprise au 18 juin, soit changé.

Propos recueillis par Christophe Schaad