A l’occasion du premier point-presse de 2018, le manager sportif Eric Roy est venu faire un point sur la politique du RC Lens durant le mercato d’hiver qui vient de débuter. Avec un leitmotiv clair : dégraisser avant de recruter.

Lensois.com : Eric Roy, l’objectif du mercato d’hiver pour le RC Lens est de dégraisser avant de pouvoir recruter un ou 2 joueurs. Peut-on le résumer ainsi ?
C’est vrai, c’est un petit peu l’objectif du mercato. Nous avons fait le bilan de l’effectif avec Eric Sikora. Il est pléthorique. Mais il ne s’agit pas dégraisser pour dégraisser. L’idée est de se dire qu’il y a un centre de formation qui marche bien et nous avons envie de donner de l’espace à nos jeunes joueurs. On voit que le petit William Bianda commence à jouer, on aimerait aussi que d’autres puissent venir. Puis, qui de mieux placé pour les faire progresser qu’Eric Sikora qui les a eus et les connait mieux que personne ? A l’inverse, il y a des joueurs qui ont peu de temps de jeu et ce serait peut-être mieux pour eux qu’ils retournent dans leur ancien club ou trouvent une autre possibilité, ce qui nous donnerait plus de place pour nos jeunes. Nous avons beaucoup de sollicitations pour ces derniers, mais nous en séparer n’est pas notre objectif et notre priorité.

Des joueurs seront libres en juin comme Cristian Lopez, John Bostock ou Djiman Koukou. Comment gérez-vous ces statuts particuliers ?
J’arrive et je récupère une situation avec des joueurs importants de l’équipe éventuellement en fin de contrat en fin de saison. Je dis bien « éventuellement » car il existe des clauses d’options en fonction de certains critères. Les choses ont été très claires avec leurs agents. Il y a un mercato d’hiver. S’il y a des offres qui les intéressent et qui nous intéressent, on trouvera une solution. S’il y a des offres qui les intéressent mais qui ne nous intéressent pas, on ne trouvera pas de solution. S’il y a des offres qui nous intéressent mais ne les intéressent pas, on ne trouvera pas de solution non plus. Cela veut dire qu’il y a des possibilités pour tout et la possibilité ensuite au 1er février de parler avec ces garçons pour éventuellement les prolonger. Car la problématique, c’est qu’un joueur en fin de contrat puisse partir sans indemnité. Je déplore un peu cette situation mais je vais essayer de la gérer au mieux possible. On verra ce qui va se passer et on fera un point au 1er février. Il faut aussi être conscient qu’ils peuvent tous signer dans un club pour la saison prochaine. Ils n’ont pas besoin de notre accord. Ça veut dire aussi que l’on tirera des conséquences si quelque chose se passent. On n’est pas là pour valoriser des joueurs qui ne seront plus avec nous l’année prochaine. Il y a aussi une problématique sportive et économique. On essaye de mêler tout ça, de faire une belle salade pour gérer au mieux ces situations qui ne sont pas faciles.

« Il n’est pas simple de mettre tout ça en musique »

Des joueurs peuvent-ils se retrouver mis de côté dans ces conditions ?
Il n’y aura pas ça chez moi. Je considère que quand on est professionnel, on signe un contrat avec un club. Le club a beaucoup de devoir envers vous, notamment de bien vous entrainer, dans de bonnes conditions, de payer un salaire en temps et en heure…. Le but n’est pas d’essayer d’atteindre un joueur psychologiquement en le mettant dans une situation difficile. Ce n’est pas ma mentalité. Des joueurs qui ne sont plus dans un projet sportifs peuvent être à l’entrainement mais ne pas être sélectionnables le week-end, en revanche, il n’y a aucune raison de les mettre dans un loft.  Je ne pense pas que ce soit non plus la volonté d’Eric Sikora. On respecte notre contrat vis-à-vis des joueurs. Apres il y a des choix sportif.

Avez-vous des profils en tête ?
Oui forcément nous avons des profils. Heureusement d’ailleurs. Nous en avons ciblé pour éventuellement remplacer des joueurs qui partiraient. Il y a des latéraux. Mais nous sommes dans une démarche de faire sortir avant de faire entrer. Seront-ils toujours disponibles le moment venu ? Souvent les joueurs sortent ou arrivent dans les dernières heures du mercato. Ce n’est pas simple de mettre tout ça en musique. On fait du mieux possible mais le mercato d’hiver apporte beaucoup d’interrogations et de difficultés. Après il faut bien comprendre que si 4 ou 5 joueurs doivent partir, il y en a pas 4 ou 5 qui arriveront mais plutôt 2 ou 3 pour essayer de réduire petit à petit cet effectif. Je pense que nous pouvons nous améliorer à tous les postes dans l’avenir mais sur ce marché d’hiver, cela concerne éventuellement, un, 2, voire 3 postes. Cela dépendra des départs.

Propos recueillis par Christophe Schaad