A peine le temps de souffler après le nul 3-3 concédé à Bollaert contre Le Havre vendredi (34e journée de Ligue 2) et le RC Lens doit partir en Corse pour affronter Ajaccio, le 3e de Ligue 2 (35e journée de Ligue 2, 20h45, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Canal+ Sport). L’entraîneur Eric Sikora dresse l’état des lieux avant ce rendez-vous délicat.

Lensois.com : Eric Sikora, le retour du 18e, Nancy, à 5 points de vous au classement vient-il ajouter une pression supplémentaire ?
Non, il n’y a aucune pression particulière. Par rapport aux autres équipes, il y a un statu quo. Il n’y a que Nancy et le Gazélec Ajaccio qui ont gagné. De toute façon, c’est à nous de gagner les matches. Nous avons toujours 5 points d’avance, voire un 6e avec la différence de buts. Je ne vois pas ça comme une pression particulière.

Vous restez sur 3 matches nuls ? Que manque-t-il pour changer cela en victoire ?
Ce sont des matches nuls qui s’apparentent plus à des victoires qu’à des nuls qu’il a fallu obtenir à l’arrache. Autant sur celui de Niort (2-2, 33e journée de Ligue 2), il y a de la déception car nous avons beaucoup plus d’occasions et nous prenons un penalty dont nous avons déjà parlé ainsi qu’un but que nous devons éviter, autant contre Le Havre… Même si nous menons 3-1, nous savons que ce n’est pas terminé et un 2e but les remet dans le match, ça les regonfle à bloc alors que de notre côté, ça nous met dans le doute. Le rapport s’équilibre ou s’inverse. Il n’y a rien de déshonorant à faire match nul contre Le Havre. J’ai vu une belle équipe, solide, avec des joueurs de qualité, une formation qui joue pour une place de barragiste. C’était un bon match même si c’est toujours décevant de faire 3-3 en menant 3-1 à la maison. Nous avons une balle de 4-1 mal gérée et nous avons quand même été appliqués. Nous avons la première mi-temps, eux la seconde et le nul n’est pas immérité. Sur les 4 derniers matches, je vois une autre équipe, un autre visage au niveau du jeu, de l’état d’esprit. C’est important. Mathématiquement, les points ne sont pas là et c’est dommageable. On n’arrive pas à la mettre au fond dans les moments forts ou à être exigeants et solides derrière dans les moments clés. A chaque action, nous devons être à 150% dans la détermination et la combativité.

« Se rendre à Ajaccio avec des intentions et non la tête basse »

Vous évoquez ce nouveau visage, en quoi l’équipe a-t-elle changé à vos yeux et comment ?
Dans l’état d’esprit, dans le jeu, on trouve du mouvement, du jeu vers l’avant. Peut-être qu’à un moment, nous nous étions endormis. C’est peut-être aussi le fait de partir au Touquet dans un contexte différent de la Gaillette, après l’épisode de Bourg-en-Bresse (0-1, 29e journée de Ligue 2, de nombreuses banderoles contre les joueurs sont sorties dans les tribunes) qui a fait mal aux joueurs. Le fait de vivre en communauté 3 jours a fait du bien. Ils ont mis des choses en place qu’ils respectent, maintenant, il faut peut-être faire 5 ou 10% de plus pour gagner les matches, mais le visage a changé. Contre Le Havre, même à 3-3, on continue à se projeter et à jouer même s’il y a toujours cette crainte de prendre un contre. Nous avons essayé de mettre le 4e, même si je reconnais qu’il s’en est aussi fallu de peu pour perdre. Mais quand on ne gagne pas, il faut savoir ne pas perdre. Nous menions 3-1, mais peut-être que cela ne reflétait pas non plus complètement la première période. Le nul n’est pas illogique, à nous de faire plus pour maintenir l’avance. Si nous tenons 10 minutes de plus avant le 3-2, je pense que nous l’emportons. Mais ils ont réduit le score avec encore énormément de temps à jouer. Le rapport de force s’est inversé.

Vous rendre à Ajaccio, 3e, peut paraitre inquiétant, néanmoins vous avez généralement su bien vous en sortir sur ce type de match chez un prétendant à la montée, comme à Nîmes (0-1, 20e journée de Ligue 2) ou à Brest (1-1, 22e journée de Ligue 2) et Lorient (1-1, 24e journée de Ligue 2). Cela peut-il servir de référence dans la préparation de ce rendez-vous important ?
Oui. A part à Reims (3-1, 30e journée de Ligue 2) où nous avons raté la première mi-temps mais où nous avons vu quand même après la pause que l’on pouvait les bousculer… Il faut que l’on reste dans cet état d’esprit. Maintenant, ça reste un match à enjeux, que ce soit pour eux ou pour nous. Cela risque de jouer, il pourrait y avoir des espaces. A nous de bien les utiliser et de faire mal dès que nous le pourrons. Les Ajacciens viennent de perdre 1-0 à Reims. Ils voudront rapidement reprendre ces points perdus. Ils sont 3es mais ils savent que cela va se jouer chez eux. S’ils font 2 victoires à domicile, ils auront de fortes chances de garder leur position. Ce qu’ils font aujourd’hui est remarquable. Ils jouent la montée alors qu’on ne les attendait pas trop après 3 années à lutter pour le maintien. Ils ont un coach qui a mis des choses en place, de bons joueurs, l’état d’esprit qui permet d’obtenir ces résultats et de la qualité dans le jeu. Ça va être compliqué mais on a montré à l’extérieur que l’on est capables de ramener des points. Il faut s’y rendre avec des intentions et non la tête basse. L’ACA joue et ne se pose pas de question, ça va être un bon match à jouer.

Propos recueillis par Christophe Schaad

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