Vicenza, Beni Mellal, Cordoba, Los Barrios, Zulte Waregem, Lorca FC… Le CV football de Yassin Mohamed est à imprimer sur une feuille à dérouler. Le joueur formé au RC Lens a voyagé à travers une petite dizaine de pays pour pratiquer sa passion, le football. Installé en Espagne ces dernières années, l’arrière gauche de 25 ans est de retour au bercail le temps de faire le point. En attendant un nouveau projet excitant, l’Artésien s’entraîne avec la réserve de son club formateur.

Lensois.com : Yassin Mohamed, comment se sont passées les dernières saisons pour vous ?
Ça s’est bien passé. J’étais avec Villajoyosa, mais avant ça j’ai démarré avec Los Barrios en D3 espagnole. C’est un club qui avait été repris par une agence mexicaine et qui détient d’autres clubs. Ça roulait et puis l’entraîneur a été viré. Moi, je m’entendais bien avec lui et son départ a compliqué les choses , puis je suis parti. En janvier dernier, je suis arrivé avec Villajoyosa, en D3 où j’ai disputé une vingtaine de matches.

L’Espagne, c’est le dernier pays en date. Mais avant ça, vous avez déjà évolué dans différents pays aussi…
J’ai eu la chance d’être formé à Lens, donc j’ai reçu une très bonne formation. Ensuite, j’ai eu des opportunités à l’étranger et ça me semblait cohérent. J’ai joué en Belgique, en Italie à Vicenza. C’est d’ailleurs là-bas que j’ai pu évoluer dans le même effectif que Djibril Cissé. J’ai côtoyé Alassane També également qui est passé par la Serie A. Clément Maury aussi. C’était une très belle expérience, ce sont des joueurs qui m’ont apporté beaucoup. Ensuite, je suis parti faire une pige au Maroc avec un club qui venait d’être promu. J’ai joué aussi en Andorre, en première division. En fait, en huit saisons, tout s’est enchaîné. Je n’avais pas forcément prévu d’aller jouer dans tous ces clubs mais dans une carrière, on fait souvent comme on peut et pas comme on veut. On veut tous approcher l’élite et disputer de grandes compétitions mais il faut faire au fur et à mesure, en fonction de ce qu’on nous propose et de ce qu’on pense être le mieux pour nous aussi.

«Les Espagnols cherchent des joueurs de football et qui réfléchissent»

Voyager, ça permet aussi de découvrir une autre approche du football ?
J’ai appris différentes langues, différentes cultures aussi. Mais je dirai que l’Espagne est le pays qui m’a le plus apporté.  Il y a cette culture propre à tous les clubs de la possession de balle. De la transition à la perte du ballon mais aussi la vision du football plus globalement. L’identité, dans tous les clubs, c’est la même chose. La possession c’est un principe vraiment ancré. Je me suis plutôt bien amusé là-bas par rapport à mon profil. En Espagne, on porte plus d’importance à ce qu’un joueur peut apporter à une équipe, et pas seulement sur la question du physique. Les Espagnols cherchent des joueurs de football et qui réfléchissent. Mais chaque pays a sa particularité.

Et depuis cet été, vous êtes de retour à Lens. C’est un retour qui s’est fait naturellement ?
Oui totalement et j’en profite pour remercier de nouveau coach Siko, c’est lui qui est à la base de mon recrutement à Lens chez les jeunes. Ça fait plaisir de retrouver La Gaillette pour s’entraîner. C’est ici que j’ai commencé, je découvre les jeunes talents de demain.  J’y ai aussi vite trouvé mes marques. Tout se passe naturellement avec le coach qui est très droit et très pro. Le staff est super, on travaille beaucoup. Maintenant, je vis jour après jour et on verra ce qu’il se passe dans le futur. On sera fixé rapidement.

D’autant plus que la maison n’est pas si loin ?
Je suis d’Arras et moi qui ai pas mal bourlingué, le fait de prendre la voiture un quart d’heure pour rentrer, ça n’a pas de prix (rires). Mais aussi, je m’engage beaucoup dans le bénévolat. Mon père a fondé l’Olympique Arras et j’en suis le président depuis 3 ans maintenant. Je m’y investis beaucoup et on vient de grimper à 300 licenciés.

«J’ai toujours respecté ce que je faisais»

Finalement, le football pour vous c’est avant tout la notion de partage ?
Le foot m’a tellement apporté dans ma vie que ce soit les voyages, les langues, les gens que j’ai pu rencontrer, le plaisir que je prends à jouer mais aussi les échecs. Tout ça, c’est formateur. Je n’ai jamais pris le foot dans l’idée d’avoir de l’argent à tout prix. J’ai toujours respecté ce que je faisais. Je me suis respecté moi. Quand je suis sur un terrain, je donne le maximum. Le foot, ça ne tourne pas qu’autour d’un ballon, c’est vecteur de lien social et tellement d’autres choses.

La suite se prépare ?
Il y a des contacts réguliers avec des clubs en France mais aussi à l’étranger. Je dis toujours que tant qu’on n’a rien signé, c’est comme s’il n’y avait rien. Il y a des sollicitations, heureusement (rires). Et si j’ai l’occasion de partir pour un nouveau pays, et que c’est un plus dans ma carrière, alors pourquoi pas !

Propos recueillis par Eloïse De Mester