Ala-Eddine Yahia a disputé plus de 200 matches sous les couleurs du RC Lens de 2008 à 2014. Si Didier Tholot le veut bien, le défenseur rejouera pour la première fois à Bollaert lundi avec Nancy (32e journée de Ligue 2, 20h45, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Canal+ Sport). Forcément un moment particulier pour celui qui a défendu avec beaucoup d’engagement le maillot Sang et Or, mais qui compte bien réaliser une bonne affaire avec une équipe de Nancy également impliquée dans la lutte pour le maintien.

Lensois.com : Ala-Eddine Yahia, comment se prépare ce match côté lorrain ?
Nous avons eu l’arrivée d’un nouvel entraîneur lundi avec Didier Tholot. Même s’il avait suivi les derniers matches de Nancy, il avait besoin de nous voir à l’ouvrage à l’entraînement. La semaine de travail s’est bien déroulée, maintenant, seul le match nous dira si nous avons bien intégré les demandes du coach.

Ce sera votre première venue sur la pelouse de Bollaert depuis votre départ. On imagine un sentiment particulier…
C’est vrai. Je n’ai plus rejoué sur cette pelouse depuis le 31 mars 2014, date à laquelle je me blesse face à Clermont (1-1, 30e journée de Ligue 2). Je n’ai malheureusement plus eu d’occasion de porter le maillot lensois ensuite malgré une prolongation. Les problèmes financiers sous l’ère Hafiz Mammadov n’avaient pas permis de poursuivre, comme pour Alphonse Areola, Marcel Tisserand ou même Landry N’Guémo qui s’entrainait avec nous. Du coup, j’ai un sentiment d’inachevé avec le Racing.

Que vous évoque Bollaert ?
C’est pour moi le meilleur public de France. Je suis venu en décembre pour le match contre Tours (2-0, 19e journée de Ligue 2). Il faisait froid, on était un lundi soir, l’équipe était en fin de classement de Ligue 2 contre le dernier et tu vois plus de 20 000 personnes dans les tribunes… Franchement, chapeau ! Si je dois ressortir un moment particulier que j’y ai vécu, c’est la victoire 1-0 contre Marseille en novembre 2009 sur un but d’Eduardo à la dernière minute, alors que nous étions dans une belle série (ndlr : 3e succès consécutif en Ligue 1).

« Si je joue, je me donnerai à fond pour Nancy et l’objectif du maintien »

Le RC Lens et votre équipe de Nancy se retrouvent sur fond de lutte pour le maintien. Vous auriez sûrement aimé un tout autre contexte…
C’est sûr. J’aime le RC Lens, je ne m’en cache pas. Je ne sais pas l’expliquer, c’est viscéral. C’est mon club de cœur. Je me souviens de mon arrivée en septembre 2008. Il ne faisait pas beau, j’arrivais de Nice, puis il y a le premier entraînement à la Gaillette, la première victoire à Bollaert dans une belle ambiance contre Angers (3-0, 8e journée de Ligue 2) et je me suis dit qu’on allait être fait pour s’entendre. Je suis fier d’avoir été un joueur du RC Lens. J’ai une maison dans les Hauts-de-France et je reviens souvent, j’ai dû voir une vingtaine de matches depuis mon départ. Mais aujourd’hui, je suis un joueur de Nancy et si je joue, je me donnerai à fond pour mon équipe et l’objectif du maintien.

Quelle sera la clé de la rencontre ?
Il faut jouer librement. Ce n’est pas un match capital non plus, il restera encore 6 rencontres à jouer derrière. Gagner nous permettrait de recoller au RC Lens et de sortir de cette zone, alors que nous sommes actuellement barragistes. Je dirai à mes coéquipiers qu’il faut profiter. Ce n’est pas tous les jours qu’ils vont jouer devant plus de 20 000 personnes en Ligue 2. J’ai hâte d’y être.

Comme le RC Lens, Nancy est un club que l’on attendait au-dessus mais qui se retrouve empêtré dans les difficultés au milieu de cette Ligue 2 vraiment difficile…
La Ligue 2, c’est le championnat de l’humilité, du travail, du courage. Croire que tu vas t’en sortir sans effort juste parce que tu arrives de Ligue 1 ou parce que tu as une grande histoire, c’est le meilleur moyen de te tromper. Reims, Ajaccio, Nîmes, ça court. A Nîmes, et j’en sais quelque chose car j’étais en contact mais ça n’avait pas pu se faire et je ne regrette pas mon choix, je ne sais même pas s’il y a 20 joueurs sous contrat pro… Ce n’est pas parce que tu as le plus de moyens, la plus grande histoire, que tu ne peux pas tomber en National. J’aime beaucoup ce championnat car les différences de budgets ne garantissent rien alors qu’en Ligue 1, tout est tracé. Quand tu vois le parcours que fait le Paris FC alors que sans la relégation de Bastia, le club serait en National… Chapeau à eux.

Propos recueillis par Christophe Schaad