D’ici quelques années, un gros projet urbain va voir le jour dans le centre-ville de Lens autour du stade Bollaert. Alors que les premières discussions ont eu lieu, le Directeur Général du RC Lens, Arnaud Pouille, fait le point sur ce projet de grande envergure où le club Sang et Or veut avoir sa place. Entretien.

Lensois.com : Arnaud Pouille, un projet d’urbanisme à vocation commerciale et de loisirs devrait voir le jour autour de Bollaert d’ici quelques années. Le RC Lens a-t-il été convié aux discussions ?
Un appel à projets a été présenté le 29 janvier avec pour objectif de reconfigurer le projet urbain sur l’axe du Louvre-Lens-Gare et avec le stade Bollaert en point central. Ces derniers mois, le club a été associé aux discussions menées par la ville de Lens et la CALL (Communauté d’agglomération de Lens-Liévin). Ce projet va impacter directement l’attractivité et l’environnement du stade. A terme, cela va donner naissance à un nouveau quartier avec des points sensibles : la circulation, l’accès et le stationnement. Ce projet est donc un enjeu déterminant pour nous. Nous avons depuis longtemps l’ambition d’améliorer l’expérience autour de Bollaert. Il y a une véritable attente. Nous sommes donc partie prenante sur ce dossier. Cela nous tient à cœur. L’appel à projets a été lancé. Il faut désormais prendre le pouls des différentes composantes du club et notamment celui des supporters.

Le club risque d’être impacté directement avec un possible déménagement de la boutique du club. Quelle est votre position sur cette éventualité ?
On va voir comment cela va se concrétiser. Il y aura de nombreuses discussions avec les différents acteurs. Dans le projet d’aménagement, la boutique du club est amenée à déménager suite à la création d’une piscine à proximité. Prenant acte de ce besoin de déménagement, nous avons envie de développer un projet plus ambitieux autour de Bollaert. Il faut réfléchir avec nos supporters à la construction d’un nouvel espace boutique-billetterie plus moderne, d’un espace de restauration et créer de l’événementiel en semaine tout en conservant l’identité du Racing. Nous voulons développer un environnement festif et populaire autour du stade. Nous comprenons la volonté de dynamiser cette zone, nous avons toujours été liés à ces projets. Il faut surtout améliorer l’accès au stade et en faire un lieu de vie plus continu pour que les supporters puissent en profiter. Nous avons l’exploitation du stade jusqu’en 2052 via le bail emphytéotique. C’est l’occasion de se poser et de réfléchir pour les 30 prochaines années. Donner des détails actuellement n’aurait pas de sens, car il faut encore échanger avec les différents acteurs.

« Les modifications simples sur le papier peuvent entraîner une mise en œuvre délicate. »

Dans cette volonté de dynamiser l’expérience des supporters, la création d’un musée dédié au RC Lens est-elle possible ?
On va regarder cette éventualité, car, actuellement, nous n’avons pas d’espaces liés à la culture et l’histoire du club. Nous l’avons fait de manière éphémère autour des 20 ans du titre de Champion de France. Cela a plutôt bien fonctionné. Dans cette nouvelle configuration, cela serait une bonne chose de laisser de la place à un mémoriel dédié au club. Comment le concrétiser ? Avec un musée en dur ? Je reste sceptique, car, même au Barça, le musée est souvent transformé en salons VIP les jours de match. J’ai visité celui de Barcelone et de l’Etoile rouge de Belgrade et les mémoriels sont inscrits dans les lieux de vie plutôt que figés en dur dans un endroit spécifique. Il y a un besoin, reste à savoir comment on peut le concrétiser avec les différents acteurs.

L’accessibilité et le stationnement risquent d’être chamboulés autour de Bollaert. Quelle est votre opinion sur cette évolution ?
Il y a une vraie réflexion à mener sur l’accessibilité du stade. Nous avons demandé de garder le nombre actuel de places et de renforcer l’accessibilité. Un parking silo a été évoqué, mais il faut être vigilant. La zone n’est pas encore détaillée au niveau des commerces, habitations, etc. Les services de la sous-préfecture travaillent beaucoup sur le sujet. On voit que cela a été bien appréhendé avec les travaux pour la circulation des « Bus à haut niveau de service ». Il faut une réflexion importante, car les modifications simples sur le papier peuvent entraîner une mise en œuvre délicate.  Nous serons vigilants.

Propos recueillis par Mickaël Nys