Les supporters du RC Lens ont exprimé leur mécontentement avec force lors de la réception de Bourg-en-Bresse (0-1, 29e journée de Ligue 2). Des banderoles et chants n’ont pas épargné les joueurs.

A Lille, où le club se trouve aussi en difficulté avec un maintien loin d’être assuré en Ligue 1, certains en sont même venus à la violence après un envahissement du terrain du stade Pierre-Mauroy. Williams Nuytens, qui dirige le laboratoire Sherpas à l’Université d’Artois et qui travaille sur le sport et les supporters dans le football depuis 20 ans, déplore un décalage devenu trop grand entre le public et les club. Il livre son regard sur cette relation actuelle :

« Dans ce monde du foot, on a d’un côté un marché avec des travailleurs sportifs qui ont signé un contrat. Quand ils ne font pas l’affaire, on les vire ou on les mets sur le banc. De l’autre, les supporters côtoient ces gens-là mais avec un contrat émotionnel, à des degrés divers, qui n’est pas écrit. C’est la confrontation de 2 mondes. Le premier est formalisé, posé, froid. Autour, vous avez un monde plus affectif qui n’évolue pas du tout de la même façon. Quand le premier ne donne pas satisfaction au premier, des décalages se créent. »

Il interroge par ailleurs : « Avant les gens côtoyaient les joueurs. J’avais un oncle qui croisait Jean-Guy Wallemme tous les matins en allant chercher son journal. Qui croise qui aujourd’hui ? Il faut respecter le peuple de la région qui va au stade. Pourquoi il n’y a pas plus de joueurs originaires de la région ? »

(Source : La Voix du Nord)