Le football professionnel français se retrouve aujourd’hui confronté à une grosse problématique : Mediapro n’a pas encore payé sa 2e échéance du 6 octobre, à hauteur de 172 millions d’euros pour les droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2.
Le groupe détenteur de la chaîne Téléfoot, qui a racheté une grande partie des droits de la L1 pour 780 millions d’euros par an, a même demandé une renégociation à la baisse pour cette saison, le produit n’étant selon lui plus conforme à celui vendu en raison de l’impact du Covid-19. La Ligue s’est déjà exprimée pour refuser d’accorder un délai à Mediapro. La situation a forcément de quoi susciter de l’inquiétude. Christophe Lepetit, économiste au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges, apporte son éclairage pour Le Parisien : « Quelle qu’elle soit, la situation est préoccupante. Il y a 2 piliers économiques dans les recettes d’un club de foot : les transferts de joueurs, qui représentent 800 à 900 millions d’euros de plus-values de cession chaque année et les droits télé, qui représentent la moitié des recettes, jusqu’à 70-80 %. Aujourd’hui, la situation est la suivante : il y a eu moitié moins de transferts et les droits télé sont remis en cause. C’est très inquiétant pour la viabilité des clubs à court terme. Il faut espérer que cet argument ne cache pas d’autres difficultés ». L’expert pointe notamment du doit l’objectif de 3,5 millions d’euros d’abonnés à 25 euros par mois : « Tous les experts avaient des doutes sur la viabilité du modèle, même en temps normal. »