Raphaël Varane a remporté la Coupe du monde 2018 avec l’équipe de France. Le défenseur ne peut que faire la fierté du RC Lens, de son centre de formation et de ses admirateurs.
Le 7 novembre 2010, le RC Lens reçoit Montpellier pour le compte de la 12e journée de Ligue 1. Pour la première fois, le jeune Raphaël Varane est aligné en défense centrale aux côtés d’Eric Chelle, numéro 34 sur le dos, son nom même pas floqué sur le maillot. Lancé par Jean-Guy Wallemme, le jeune défenseur de 17 ans, dont on avait entendu beaucoup de bien, impressionne face aux expérimentés Souleymane Camara et Olivier Giroud. Le Racing s’impose 2-0 et Raphaël Varane vient de démarrer une liste de 23 apparitions au sein de l’élite, les seuls joués en Sang et Or puisqu’il ne faudra pas plus que ces 6 mois, sous la coupe de Jean-Guy Wallemme puis de Laszlo Bölöni qui le fera parfois évolué dans l’entrejeu, pour convaincre Zinédine Zidane, conseiller du président du Real Madrid Florentino Perez, qu’il faut le faire venir en Espagne. Quitte à lâcher plus de 10 millions d’euros.
La locomotive d’une Gaillette qui n’a pas fini de briller
Un tout petit peu moins de 8 ans plus tard, le voici au sommet du football mondial. Le RC Lens a formé un champion du monde pour la première fois de son histoire. Une édition 2018 pour le moins historique pour La Gaillette puisque Thorgan Hazard, s’il a peu joué, faisait partie du groupe des 23 Belges, 3es. Pour trouver le dernier joueur formé à Lens apparu dans le dernier carré d’un Mondial, il faut remonter à 1986 et Philippe Vercruysse, 3e avec les Bleus au Mexique. Raphaël Varane s’impose comme la principale figure de proue d’une Gaillette performante et dont il faut saluer le travail des nombreux éducateurs et directeurs depuis sa création en 2002, qui ont su, malgré parfois des changements notables dans l’organigramme, maintenir une continuité. Car avec les Wylan Cyprien, Jean-Philippe Gbamin et autre Benjamin Bourigeaud, la relève est déjà prête à monter très haut.
Le Ballon d’or accessible ?
A seulement 25 ans, Raphaël Varane ajoute la plus prestigieuse des lignes à son palmarès… alors qu’il n’était déjà pas à plaindre avec 4 Ligues des Champions gagnées sous les couleurs du Real Madrid, sans compter les nombreux titres nationaux. Aujourd’hui, on est même en droit de se demander si ce défenseur précoce, hors norme, n’est pas en mesure d’y ajouter le Ballon d’or, même si l’on sait que le trophée snobe facilement les défenseurs. Dans le choix effectué à chaque fin d’année, le palmarès sur la saison écoulée à un poids réel. Lui a gagné en 2018 à la fois la Ligue des Champions et la Coupe du monde. En étant performant dans les 2. Pour ne pas dire parfois brillant en Russie. Mais a-t-on besoin, quand on est Lensois, qu’il succède à Raymond Kopa, Jean-Pierre Papin ou Zinédine Zidane, pour déjà déborder de fierté à son sujet ?
Christophe Schaad