Le RC Lens doit retrouver la Ligue 1 au plus tard en 2018 avec des objectifs économiques précis pour 2020. Même si des projets se mettent en place dans le domaine extra-sportif (amélioration des services aux supporters et partenaires, développement à l’international…), le terrain restera forcément le nerf de la guerre.

Le RC Lens l’a annoncé mardi soir lors d’une soirée Bollaert Business Team, le club réunissant ses partenaires : il veut tripler ses revenus, atteindre un chiffre de 55 millions d’euros d’ici 2020. Un résultat impossible à toucher du doigt sans une accession au sein de l’élite cette saison ou, au pire, en 2018. Le but n’est pas de retrouver obligatoirement la scène européenne sur ce délai mais d’installer le club en Ligue 1 sans flirter chaque année avec la zone rouge. « Depuis quelques années, nous sommes remontés, redescendus… Nous travaillons sur un stand de budgets avec une variable qui peut être d’une année ou de 2 années pour remonter, en espérant que ce soit le plus vite possible. Le budget évoqué doit permettre de stabiliser le club en Ligue 1 à un niveau intéressant. Je ne parlerai pas de 3e ou de 4e place, ce serait ridicule, mais au moins de stabiliser durablement le RC Lens au sein de l’élite », a précisé le président lensois Gervais Martel.

Le centre de formation de la Gaillette va rester un élément central dans la politique de progression du club. C’est en tout cas le souhait, même si en matière de formation, il faut parfois composer avec des cycles. Mais aussi bien sur un plan sportif pur et dur qu’économique, l’enjeu est important. « Si le RC Lens a réussi à s’en sortir, c’est grâce à la Gaillette », reconnait Gervais Martel, qui insiste sur le fait que même dans les difficultés, « les budgets alloués au centre de formation n’ont jamais été baissés ». Interdit de recrutement pendant trop longtemps, le RC Lens a pu compter sur ses jeunes à plusieurs reprises pour garder la tête hors de l’eau mais aussi pour survivre financièrement, à l’image de la vente de Raphaël Varane au Real Madrid pour plus de 10 millions d’euros. Depuis, bien d‘autres jeunes, Serge Aurier, Geoffrey Kondogbia ou encore plus récemment Wylan Cyprien et Jean-Philippe Gbamin, ont été vendus. « Il a fallu laisser partir des éléments, mais c’est le lot des grands joueurs. Cela peut aussi arriver à l’Atletico Madrid. Grâce à ça, nous avons pu atteindre des équilibres financier car c’était la seule ressource à un moment donné », souligne Gervais Martel. Malgré une situation financière assainie, il faudra s’attendre à ce que le RC Lens cède encore des jeunes, plus par le jeu du marché que par nécessité absolue désormais. Mais il espère s’appuyer sur eux le plus longtemps possible sur le terrain. « Quand je vois Benjamin Bourigeaud… Ces jeunes formés au club permettent de garder un fil conducteur par rapport aux valeurs du RC Lens », lâche le Gervais Martel.

L’Atletico Madrid en soutien dans les réflexions de recrutement

Le recrutement chez les jeunes doit être amené à se renforcer mais les plans ne prévoient pas pour autant de miser à tout va sur la Gaillette. Il est question de poursuivre les efforts entamés cet été en matière de recrutement. Gervais Martel commente une nouvelle fois : «Ne jouer qu’avec des jeunes du centre, c’est impossible. Une bonne équipe est un tout avec des anciens qui nous rejoignent et des jeunes qui feront une partie ou toute leur carrière à Lens. » Le Racing dispose déjà d’une base de travail avec l’équipe du directeur sportif Jocelyn Blanchard et la cellule de recrutement emmenée par Didier Sénac, des éléments très sollicités au cours du mercato estival avec 12 arrivées pour un résultat global plutôt satisfaisant sur le début de saison. L’Atletico Madrid, en tant qu’actionnaire, a commencé de son côté à apporter son expertise en participant à certaines réflexions sur le recrutement, en attendant, peut-être un jour, d’envoyer quelques uns de ses éléments trop justes pour avoir du temps de jeu dans le groupe de Diego Simone.

La mise en place de synergies avec l’Atletico Madrid est l’un des principaux volets des axes de progression du RC Lens sur le plan sportif. Les Matelassiers sont d’ailleurs intervenus pour la venue de l’Espagnol Cristian Lopez, arrivé le 31 août de Cluj. Ignacio Aguillo, membre du conseil d’administration du Racing et responsable du développement à l’international du club espagnol, explique : « Cela se fait sur la durée. Au cours du mercato nous avons appris à travailler ensemble, à comprendre les besoins, la façon de travailler des uns et des autres et nous nous sommes mis à travailler ensemble. L’Atletico a régulièrement participé aux discussions et aux réflexions sur les besoins de renforts ou les départs. Cristian Lopez fait partie de ces cas. » Une bonne pioche pour l’instant. L’avenir dira si ce n’était qu’un premier pas vers la réussite dans ce vaste chantier.

Propos recueillis par Christophe Schaad