Directeur général du RC Lens, Arnaud Pouille était l’invité de l’Afterfoot sur RMC ce mercredi soir. Il a longuement évoqué la Marek debout qui sera inaugurée samedi à Bollaert pour la venue de Sochaux (7e journée de Ligue 2, 15h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports 1).

Il précise le nouveau fonctionnement de cette tribune qui restera à jauge égale, soit un peu plus de 4 100 places. Il détaille notamment les motivations qui ont conduit le club à travailler sur la demande de nombreux supporters :

« La Marek est une institution à Lens. Nous avons enlevé les sièges et posé les 144 garde-corps qui sont disposés toutes les 4 rangées. Cela permet de limiter les excès de vague. Avec les sièges, c’était ultra dangereux. Nous avions rajouté les dossiers pour l’Euro 2016 et vous imaginez bien que lorsqu’il y avait un mouvement de foule sur les buts, des gens restaient coincés. Le but premier de la manœuvre est d’améliorer la sécurité mais d’apporter aussi un esprit plus festif car les supporters voulaient vivre leur passion debout. La réalité, c’est que les gens étaient déjà debout. Les places restent numérotées sur le plan car c’est informatisé mais après chacun vit sa vie, comme avant. Ils se placent plutôt par sections, par groupes et se rassemblent naturellement. Ils vivent au sein de la tribune sans faire attention aux sièges, ils la connaissent par cœur. »

Un travail qui s’est fait de concert, notamment avec les Ultras, qui ont poussé après le très investi Pascal Demuynck, derrière ce dossier il y a déjà 15 ans. Arnaud Pouille commente :

« Ce sont eux qui sont à l’initiative. Nous n’avons pas eu de souci. Des supporters la réclament depuis 15 ans, je pense notamment à Pascal Demuynck. Depuis un an, des groupes ultras ont fait pression pour ça. Nous nous sommes tournés vers les institutions, la LFP, la préfecture, sous-préfecture, le ministère des sports. Quand il y a eu le lancement de l’expérimentation il a fallu postuler et nous l’avons fait naturellement. C’est un gros boulot depuis un an. Il y avait des conditions comme celle de ne pas augmenter la capacité pendant l’expérimentation et de financer sur nos fonds propres. Sur les abonnements, le prix reste le même. Chez nous le prix de l’abonnement n’est pas élevé mais le supporter est au cœur du stade, en latérale, ce qui est relativement rare. Les conditions, c’était qu’on n’augmente pas nos tarifs ce qui est légitime, nous sommes en Ligue 2, et sortons d’une saison catastrophique. »

La France, qui va expérimenter la tribune debout via Lens, mais aussi Amiens, Sochaux et Saint-Etienne, suit ainsi l’exemple allemand. Arnaud Pouille va dans ce sens :

« La tendance est née en Allemagne avec la Coupe du monde 2006. Beaucoup de clubs ont lancé des tribunes debout. On voit des choses spectaculaires, notamment à Dortmund où ils enlèvent et reposent les sièges selon la compétition qu’ils jouent. Il y a quand même un mouvement dans certains pays. A un moment donné on a demandé à ce que tout le monde soit assis, notamment pour les compétitions internationales, dans le foot ou d’autres sports, mais maintenant on essaye d’accepter la réalité qui est que dans les stades de foot, les ultras aiment vivre leur passion debout.  Un gros boulot est fait en Allemagne, les autorités en ont conscience. Notamment sur les déplacements de supporters pour les matches à l’extérieur, mais je pense que nous prenons cette direction. C’est bien pour remplir les stades et qu’ils soient festifs. On va maintenant voir comment vit l’expérimentation. Le meilleur indice sera déjà le ressenti des supporters. Je pense que les incidents seront moindres. »

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